puremedias.com : Comment ne pas résister à la tentation de parler un peu de soi dans les médias ?
Laurent Delahousse : Parfois, on a envie de donner aussi un peu. Parce qu'on suscite un questionnement. Mais je le fais de manière ponctuelle avec des médias que j'ai choisis, à qui je peux accorder du temps. Ce n'est pas de la fausse pudeur, c'est un choix pour les proches et un choix aussi personnel parce que je pense que le téléspectateur, hormis la petite frange de gens qui ont une vraie passion pour une personnalité, a besoin de sincérité et de normalité. J'essaie d'être plutôt fidèle à ça.
Vous aviez annoncé vouloir lever le pied sur vos activités. Finalement, ce n'est pas vraiment le cas. La radio, c'est incompatible avec votre vie personnelle ?
On m'a proposé en radio de grosses tranches, notamment le matin, depuis 5-6 ans. Compte tenu de ma vie personnelle, c'est absolument impossible. Mais oui, un entretien en radio, long, illustré, j'ai des petites idées, avec des choses un peu travaillées comme une madeleine de Proust audio. J'aimerais beaucoup. "Radioscopie", je trouve que c'était une émission magique, je la réécoute au casque quand je travaille sur des portraits. C'est juste un bonheur absolu. Ca vous nourrit. Ca, ça m'intéresserait beaucoup. Le news, aussi.
Se lancer en radio, c'est abandonner le 20 Heures ?
C'est une piste de réflexion que j'ai eue au mois de juin dernier, je le reconnais. Et puis, il y a cette histoire du journal de 20h de France 2, avec 13h15 qui sont des équipes que j'aime beaucoup, je leur ai beaucoup parlé. Donc c'était compliqué, c'était difficile. C'est une adrénaline très particulière, le journal. C'est particulier quand même, c'est dur de lâcher.
Acceptez-vous la caricature ?
On préfère toujours l'autodérision que la dérision des autres. Ce n'est pas à moi de commenter tout cela, parler, ça ressemble très vite à de l'aigreur, c'est de la colère. Ce n'est pas le cas. Donc no comment. En revanche, j'assume le fait que je ne regarde quasiment jamais ceux qui me caricaturent, une forme de protection. Mais rassurez-vous, il y a toujours des bons copains pour vous raconter ce qu'on dit de vous.
Vous être très susceptible, en fait...
La caricature est caricaturale donc il faut se rassurer avec ça. Dans ce que j'entends et dans ce qu'on me rapporte, je trouve qu'elle peut être parfois réductrice. Mais voilà, c'est la règle du jeu. Je ne suis pas le plus maltraité.
Ca vous a déjà influencé ? Par exemple, le tic des lunettes...
Ca m'amuse de les montrer un peu de temps en temps. C'est très bizarre. Le stylo donne un truc, une contenance, une façon de se tenir. Les lunettes, c'est pareil. J'en ai besoin pour voir les dépêches parce que je suis un peu myope. Et en même temps, elles sont là. Je pourrais très bien faire le journal sans mes lunettes ! Alors, quelquefois, ça m'amuse de les montrer comme un petit signe. Avoir un peu d'autodérision, oui.
Propos recueillis par Julien Bellver et Julien Lalande.
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