Le mariage pour tous n'a pas fini de faire parler. Même si l'actualité du jour est dominée par la réélection de Barack Obama aux Etats-Unis, en France, c'est la présentation ce mercredi en conseil des ministres du projet de loi pour le mariage pour tous qui est au centre de tous les débats. Des débats qui font rage depuis de longues semaines déjà et qui ont donné lieu à des propos parfois très durs, notamment à droite et du côté des organisations religieuses, contre cette loi qui vise à donner aux homosexuels le droit de se marier et d'adopter des enfants.
Ce matin, France Culture revenait sur la position délicate de la droite, qui semble prête à tout pour empêcher le passage de cette loi, qui faisait partie des promesses de campagne du candidat François Hollande. "Comment contester ce projet de loi sans laisser le progressisme dans le cas de la gauche, sans s'aventurer sur les chemins sinueux qui prêtent au dérapage ?", résume ainsi le journaliste Frédéric Says.
Une question que ne s'est apparemment pas posée Serge Dassault. L'homme d'affaires français, qui est aussi sénateur de l'Essonne et propriétaire du quotidien Le Figaro, n'a en effet fait preuve d'aucune retenue quand il a été interrogé sur le sujet hier par France Culture. "Il n'y a plus de renouvellement de la population, à quoi ça rime ? On veut un pays d'homos ? Dans dix ans y'a plus personne, c'est stupide !", s'est-il d'abord emporté, avant de s'aventurer sur le terrain de l'histoire et de mettre la déchéance de la Grèce antique sur le dos de l'homosexualité.
"Regardez dans l'Histoire, la Grèce, c'est une des raisons de sa décadence ! Décadence totale ! C'est l'arrêt de la famille, c'est l'arrêt du développement des enfants, c'est l'arrêt de l'éducation, c'est un danger énorme pour l'ensemble de la nation, énorme", prévient le sénateur, qui semble donc attaquer l'homosexualité plus qu'il n'attaque le mariage pour tous.
Serge Dassaut n'en est pas à son premier dérapage. En 2008, l'homme d'affaires et homme politique avait ainsi jugé "anormal" d'aider les chômeurs, ces "gens qui ne veulent pas travailler". Quatre ans plus tôt, il s'en était pris à la gauche toute entière, l'accusant d'être nocive à la France. "Nous sommes en train de crever à cause des idées de gauche", avait-il lancé, accusant au passage les journalistes de se rendre coupables de désinformation.