Le 14 février 2013, jour de la Saint-Valentin, la top model Reeva Steenkamp a été retrouvée tuée par balles à son domicile de Pretoria, en Afrique du sud. Quelques jours plus tard, son compagnon, Oscar Pistorius, star de l'athlétisme handisport, a avoué avoir tué la jeune femme. Mais depuis les faits, le sextuple champion paralympique clame son innocence et réfute le crime délibéré. Le premier athlète amputé des deux jambes à avoir participé aux Jeux Olympiques (à Londres en 2012) estime qu'il s'agit d'une déplorable méprise : il avait cru tirer sur un intrus, entré chez lui par effraction.
Ce sordide faits divers a ému toute la planète et a eu un retentissement considérable en Afrique du Sud, où Oscar Pistorius est une icône nationale. Au point que la justice locale envisage depuis plusieurs semaines de retransmettre à la télévision son procès qui doit s'ouvrir lundi prochain, le 3 mars.
Ce matin, Dustin Mlambo, juge à la Haute Cour de Pretoria, s'est déclaré favorable à une retransmission en direct du procès. Une diffusion télévisée à laquelle étaient opposés les avocats d'Oscar Pistorius. "Le système judiciaire est perçu comme traitant les gens riches et célèbres avec un gant de velours et les gens pauvres et vulnérables avec dureté. Permettre à une grande partie de la société sud-africaine de suivre directement le procès d'une soi-disant célébrité contribuera beaucoup à faire disparaître cette perception négative et sans fondement", a expliqué le juge dans un verdict lu en direct à la télévision.
Plusieurs chaînes sud-africaines ont déjà fait connaître leur envie de retransmettre le procès comme les chaînes d'information en continu eNCA et Eyewitness News. Le bouquet satellitaire MultiChoice a même proposé d'ouvrir une chaîne temporaire entièrement dédiée à la retransmission du procès Pistorius.
Cependant, tout ne sera pas diffusé en direct, 24 heures sur 24. La justice a décidé qu'il serait interdit de filmer le protagoniste en gros plan et que seuls les témoins ayant donné leur accord préalablement pourraient être filmés. Les échanges confidentiels entre les parties ainsi que tout ce qui se passera entre les séances resteront off the record. Le président du tribunal pourra même interrompre à tout moment le direct s'il estime que les caméras affectent "le droit d'un témoin au respect de sa vie privée et à sa dignité" ou qu'elles vont "à l'encontre du droit de l'accusé à un procès équitable".
S'il est reconnu coupable de meurtre, Oscar Pistorius, risque d'être condamné à la prison à vie.