"Halte au feu !", titre le Syndicat national des journalistes de France Télévisions, dans un communiqué de presse diffusé ce dimanche. Le SNJ demande au candidat LR, François Fillon, et à ses proches de cesser leurs attaques à l'encontre de la presse, à la suite des révélations sur sa femme. En effet, depuis quelques semaines, plusieurs médias ont publié des enquêtes dénonçant les emplois présumés fictifs de Penelope Fillon, en tant qu'assistante parlementaire et conseillère littéraire.
"Ces derniers jours, François Fillon et les principaux responsables de sa campagne s'en sont pris à plusieurs reprises à la presse, rendue responsable de ses difficultés actuelles", entame le SNJ, précisant que notamment "Le Canard enchaîné" et France 2 "ont simplement fait leur travail d'enquêteurs au service des citoyens". "Il n'est pas inhabituel pour un dirigeant politique en difficulté de mettre en cause les médias. La vieille recette politicienne consistant à s'attaquer au messager pour détourner l'attention a toujours eu ses adeptes", poursuit le communiqué.
Mais le syndicat juge que c'est une "tout autre affaire" de "désigner en meeting à la vindicte des militants les journalistes présents dans la salle pour couvrir l'événement", rappelant que la campagne électorale de Donald Trump aux Etats-Unis s'était traduite par "des violences physiques de militants et sympathisants à l'encontre de journalistes". "Les campagnes électorales de 2007 et 2012 en France avaient également donné lieu à des dérapages", note le SNJ.
"Le Syndicat national des journalistes, première organisation de la profession, appelle François Fillon et ses soutiens à se ressaisir et à faire cesser ce 'spectacle' indigne d'une démocratie, avant que ne survienne un grave incident dont ils porteraient alors l'entière responsabilité", indique-t-il, concluant que cette responsabilité "ne serait pas moins grande que celle des incendiaires des cars régies de RTL et Europe 1, (samedi) soir à Bobigny."