Les élections présidentielles se sont déroulées sous l'oeil avisé du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel qui n'a pas hésité à sanctionner France 2, TF1, Canal + ou encore RMC pour non-respect des règles électorales. L'institution de contrôle n'a pas relâché la pression hier soir alors que les Français étaient appelés aux urnes pour le second tour des législatives. Autorisées à révéler les résultats à partir de 20h, de nombreuses chaînes de télévision n'ont pas hésité à braver l'interdit en retransmettant dès 19h50 le discours de Ségolène Royal annonçant sa défaite à La Rochelle.
Les présentateurs se sont souvent cachés derrière l'ex-femme de François Hollande, assurant qu'ils ne faisaient que retransmettre son discours mais qu'ils ne dévoilaient pas eux-mêmes les résultats. "C'est un cas de figure inédit puisqu'il nous est impossible de donner les résultats, nous, avant 20 heures. C'est la loi. Nous nous y conformons", a déclaré David Pujadas sur France 2. "Mais vous l'avez vu, c'est Ségolène Royal qui a choisi elle-même de s'exprimer publiquement sur le sujet. Alors on ne va pas donner précisément ces résultats, tout le monde les aura compris mais il nous est toujours interdit de les commenter officiellement", a-t-il poursuivi.
Même scénario sur TF1 où Gilles Bouleau n'a pas hésité à accuser Ségolène Royal de "violer la loi électorale". "C'est sans doute inédit. Une ancienne ministre de la République qui - il n'y a pas d'autres mots - viole l'embargo, viole la loi électorale puisqu'elle concède sa défaite avant même l'heure fatidique de 20 heures", a-t-il indiqué.
Seule BFM TV a tenu à respecter les règles imposées sur le CSA en ne diffusant l'interview de la candidate socialiste qu'à 20h03. Afin de discuter du "cas Royal", les membres du CSA se réuniront cet après-midi avant de statuer demain en réunion plénière. L'institution a néanmoins tenu à minimiser les conséquences de cette retransmission : "Nous ne sommes pas dans la situation du 10 mai où Jean-Luc Mélenchon avait annoncé, dès 13 heures, le résultat des premiers sondages. Les dommages ne sont pas comparables", ont-ils confié.