C'est devenu un rendez-vous hebdomadaire. Ce samedi, pour le septième week-end d'affilée, des manifestations sont prévues un peu partout en France pour protester contre la mise en place du passe sanitaire et contre la vaccination. Le week-end dernier, 220 défilés ont réuni 175.503 personnes selon le ministère de l'Intérieur, un chiffre en baisse par rapport à la semaine précédente.
Les médias, eux, sont présents sur le terrain pour couvrir ces événements, à commencer par les chaînes d'information en continu, dans des conditions souvent compliquées compte tenu de l'hostilité d'une partie des manifestants à l'égard des supports d'information. Le 14 juillet dernier, une équipe de BFMTV qui couvrait un rassemblement a par exemple été contrainte de quitter les lieux sous la menace de certains individus. Même chose pour une équipe de France Télévisions le mois dernier.
Les responsables du canal 15 sont revenus sur le sujet mercredi lors de la conférence de presse de rentrée de la chaîne. C'est désormais entré dans les moeurs depuis les rassemblements de Gilets jaunes : chaque journaliste de BFMTV amené à faire des duplex est accompagné sur le terrain d'un agent de sécurité. "Dans les manifestations précédentes, ces agents de sécurité ont évité de vrais problèmes", a assuré Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV. "Ca reste à la marge. Cela concerne seulement une partie des manifestants", a-t-il souligné.
Et Céline Pigalle, directrice de la rédaction, d'abonder : "On a rencontré beaucoup d'épisodes pénibles sur la couverture de ces manifestations. Ca arrive à l'ensemble de nos confrères et cela nous arrive plus particulièrement. C'est très simple de repérer une équipe avec un caméraman. On a beaucoup aménagé la façon de travailler pour être malheureusement le moins reconnaissables possible". BFTMV a notamment de longue date décidé d'effacer son logo des bonnettes des micros utilisés par ses reporters.
Précaution supplémentaire prise au cours de l'été : le nom du journaliste dépêché pour la manifestation n'est plus donné à l'antenne. Ceci pour éviter que des manifestants qui regardent BFMTV en direct sur leur téléphone puissent tenter de faire des recherches Google sur le reporter pour venir l'intimider ensuite. "Ca va très loin. C'est vraiment quelque chose de très lourd et de très pénible", a assuré Céline Pigalle. Hervé Beroud, directeur délégué d'Altice Médias, n'a pas hésité à évoquer "quelques centaines d'énergumènes qui viennent sur ces manifestations à la chasse aux journalistes".
L'apaisement passe aussi par une couverture proportionnelle à l'importance de l'événement. "On dose la couverture à l'antenne à la hauteur de ce que représente la mobilisation. Il y avait moins de monde la semaine dernière, il y avait moins de place à l'antenne la semaine dernière", a précisé Marc-Olivier Fogiel. Mais pour Céline Pigalle, l'essentiel reste que ses journalistes puissent continuer à exercer leur métier sur le terrain : "Le plus important à dire, c'est qu'on ne va jamais renoncer. Il n'y a pas d'endroits où on ne sera pas les bienvenus. On va continuer à faire notre travail", a-t-elle assuré.