Toute la journée, Marc-Olivier Fogiel est rédacteur en chef exceptionnel de puremedias.com. Pour cette deuxième partie, découvrez son avis sur le média radio et son ancienne maison, Europe 1, où il a animé la matinale pendant trois saisons.
Propos recueillis par Julien Lalande et Julien Bellver
Vous venez de la matinale d'Europe 1 que vous et votre équipe avaient porté au-dessus des 10% voire 11% de parts d'audience (contre 9% à 10% actuellement). On imagine que vous êtes très attentif au travail de vos anciens camarades, d'autant plus que la rédaction a manifesté son mécontentement ces derniers mois.
C'est vrai que j'ai un attachement particulier à cette maison car j'y ai découvert une nouvelle vie, et de nouveaux amis qui me sont restés fidèles. Je suis donc sensible à leur quotidien. Je suis heureux par exemple du retour de mon ami Fabien Namias aux commandes de la rédaction. Encore ce week-end par exemple, j'ai revu pas mal de mes anciens camarades de jeu de la rédaction, dont Isabelle Millet que j'avais fait venir à Europe il y a trois ans pour le journal de 7 heures et qui va présenter le 18 heures aux côtés de Nicolas Poincaré, donc face à moi... Mais je n'ai pas d'intérêt particulier pour les scores d'Europe 1, la page est tournée.
Vous écoutez votre successeur, Bruce Toussaint ?
Oui, je l'écoute notamment parce que beaucoup de mes camarades l'entourent et que je connais Bruce depuis 15 ans. Il présentait les flashs dans mes émissions à Canal. Mais je n'ai pas de matinale référente, je zappais entre les trois ces derniers temps : RTL, France Inter et Europe donc.
On a dit de sa matinale qu'elle manquait d'aspérités, c'est votre avis ?
J'en ai beaucoup parlé avec Bruce. Manquer d'aspérités, on ne peut pas dire ça. Il fallait que Bruce trouve une musique personnelle. Collectivement, nous avions créé un style. Il avait au début du mal à se démarquer mais aujourd'hui il a son identité propre. Cette année, ramassée en deux heures, elle sera certainement plus efficace et tonique.
France Inter s'est imposée la saison passée, avec la matinale de Patrick Cohen. C'est conjoncturel ou structurel selon vous ?
D'abord, Patrick Cohen fait une excellente matinale. Donc ça paye. Il a été d'ailleurs un temps mon joker sur Europe. Son succès est bien sûr aussi un peu lié à l'anti-sarkozysme ambiant mais ce n'est pas la principale raison. Ce n'est donc pas conjoncturel. Mais le succès des uns est souvent lié à la concurrence des autres. Cette concurrence va changer à la rentrée, notamment avec l'arrivée de Laurent Bazin sur RTL. Il est probable que les cartes soient redistribuées.
En moyenne, France Inter est leader sur la tranche 18-20 heures. Votre objectif est-il de ravir ce titre ?
Tout d'abord, France Inter est leader à partir de 19 heures, mais on ne peut pas vraiment comparer. Autant, sur les matinales, toutes les généralistes ont une offre info, autant le soir, France Inter propose quelque chose de très différent. L'offre n'est pas du tout la même. J'ai bien sûr envie que ma tranche marche, j'ai toujours fait les choses avec le souci du grand public mais ce n'est pas la problématique du moment. Notre objectif du 18/20 est juste de continuer à faire une bonne tranche et qu'elle soit donc toujours aussi écoutée.
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