Christophe Barbier, patron de L'Express, était de ceux qui n'ont pas hésité à critiquer "Le Nouvel Observateur" pour sa Une polémique sur la relation entre Dominique Strauss-Kahn et Marcela Iacub. Mais quinze jours après la polémique, la sulfureuse juriste argentine se retrouve en Une... du magazine qu'il dirige.
Après la condamnation de L'Obs par le TGI de Paris et les critiques essuyées par sa rédaction, Laurent Joffrin n'hésitait pas à parler ce week-end de "tartufferie", sur le plateau de l'émission "Médias le magazine". Lui aussi invité sur France 5, Christophe Barbier était catégorique : "Je n'aurais pas publié cela". Ajoutant : "On parle à L'Express de la vie privée d'un homme politique quand cet épisode de vie privée a une résonnance sur son action politique (...) Or, le DSK de 2012, c'est un DSK qui est redevenu un citoyen comme les autres". Donc Marcela Iacub, désormais connue du grand public pour sa relation intime avec DSK racontée dans son livre "Belle et bête", fait exception à cette règle. La photo de l'écrivain sert de prétexte à un dossier sur "les femmes, l'arme du sexe".
Ce n'est pas la première fois que la ligne éditoriale des Unes de l'hebdomadaire est en contradiction avec les propos de celui qui le dirige. Au plus fort de l'affaire du Sofitel, L'Express, qualifié par l'ex-patron du FMI de "tabloïd", servait du DSK à toutes les sauces. "La Une s'adresse aux tripes du lecteur, et le contenu du journal, à son cerveau", résume pour se défendre, Christophe Barbier. "La presse, c'est comme quand vous allez dans les cuisines du plus grand restaurant du monde, c'est toujours un peu décevant, et parfois même un peu dégoûtant", assume de son côté Laurent Joffrin. Voilà qui a le mérite d'être clair.