C'est sa condition sine qua non. Selon son entourage auprès de franceinfo, Marine Le Pen refuse de participer à un débat télévisé pour l'élection présidentielle si Emmanuel Macron ne s'y rend pas également. Cette décision fait suite aux propos de Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement. Ce dernier s'était déclaré "sceptique" samedi dernier dans les colonnes du "Parisien", sur l'utilité d'un débat avant le premier tour du scrutin pour le chef de l'Etat. Selon lui, il s'agirait d'une "campagne de morts-vivants". Hier, l'entourage du président a clarifié la position du probable candidat : "Le débat avec 15 candidats, on l'exclut".
Ainsi, Marine Le Pen, candidate pour le Rassemblement national, est la première candidate à l'élection présidentielle à conditionner sa venue sur un plateau télévisé pour un débat, à la présence du chef de l'État français. "Ce n'est pas de son niveau", a expliqué un membre de l'équipe de campagne de la femme politique. Et d'ajouter : "Il serait trop simple qu'Emmanuel Macron arrive fin février, fasse toutes les émissions et ne rende de comptes à personne". Ainsi, elle a fait savoir qu'elle se fera représenter sur ces émissions politiques : "Si c'est pour débattre avec Gérald Darmanin, Jordan Bardella pourra y aller".
De son côté, invitée de l'émission "Dimanche en politique" sur France 3 le 30 janvier, la candidate des Républicains Valérie Pécresse a lancé un appel "solennel" à Emmanuel Macron à venir débattre avec ses concurrents. "Il doit rendre compte de son bilan qui est calamiteux, de l'état de notre école, de l'état de notre hôpital, de l'état de notre justice, de la violence qui monte dans les rues, de l'immigration qui est incontrôlée", a indiqué la présidente de la région Île-de-France. Et d'ajouter : "J'espère qu'il va accepter de débattre. Je demande solennellement un débat avec Emmanuel Macron. Refuser le débat avant le premier tour, c'est archaïque". "Pendant les régionales, tous les présidents sortants ont accepté le débat. Moi, j'ai débattu avec tous mes adversaires, j'ai rendu des comptes, je n'ai pas eu honte de mon bilan, je l'ai défendu", a-t-elle conclu.