L'affaire du canular homophobe de Cyril Hanouna se poursuit. Hier après-midi, l'animateur-producteur star de C8, accompagné de la direction de la chaîne et du groupe Canal+, rencontrait Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat en charge de l'Egalité entre hommes et femmes et responsable notamment des questions de lutte contre l'homophobie. Interrogée par nos confrères de L'Obs, Marlène Schiappa lui a "dit d'abord qu'(elle) respectait son travail et le travail des équipes de production, et qu'(elle) était là pour dialoguer avec lui et faire de la pédagogie".
"Ensuite je lui ai remis le rapport SOS homophobie 2017 pour qu'il puisse avoir des retours sur ce qu'est réellement l'homophobie dans la vie quotidienne. Je lui ai surtout remis un texte de rappel à la loi et lui ai lu les condamnations qui sont encourues", explique ainsi la ministre, ne cachant pas que Cyril Hanouna "avait l'air de découvrir" la peine encourue de cinq ans de prison ferme et de 75.000 euros d'amende pour un baiser forcé. Dans l'ensemble, Marlène Schiappa affirme avoir "eu un dialogue de qualité" avec son interlocuteur et confie tout miser sur celui-ci.
"C'est la première fois que Cyril Hanouna est invité à discuter avec un membre du gouvernement. Jusqu'à présent, rien n'avait été fait par les pouvoirs publics. C'est la première fois que l'on tente un dialogue, des rappels à la loi, en présence des producteurs de sa chaîne, ses patrons. Il sera très surveillé. Je pense que c'était une occasion de faire en sorte qu'il parle de ce que sont la culture du viol et l'homophobie et pourquoi elles doivent être condamnées. Au fond, peu importe que lui soit convaincu ou non, l'essentiel c'est que le message passe", estime Marlène Schiappa.
Quant à l'idée d'un buzzer pour dénoncer les dérapages dans l'émission, Marlène Schiappa précise qu'il s'agit uniquement d'"une interrogation" de Cyril Hanouna. Au final, la secrétaire d'Etat juge "scandaleux" l'outing dans le programme mais appelle au calme sur les réseaux sociaux. "Je ne suis pas pour le lynchage médiatique et je ne pense pas qu'ajouter un énième hashtag #HanounaDémission fasse avancer le débat public. Je privilégie la discussion bilatérale en direct", conclut-elle.