Mathieu Gallet prend la parole. Après avoir répondu aux accusations successives du "Canard Enchaîné" par des communiqués, le PDG de Radio France est apparu pour la première fois à la télévision sur iTELE, hier soir face à Laurence Ferrari.
Sur son cas personnel, Mathieu Gallet s'est de nouveau défendu contre les accusations du journal satirique, annonçant d'emblée qu'il restait à son poste. "J'ai été nommé pour cinq ans par le CSA qui m'a renouvelé sa confiance et qui est le seul à pouvoir me retirer ce mandat", a-t-il rappelé. Sur la question de son bureau, il a ainsi répété que sa rénovation avait été votée dans le cadre du budget adopté fin 2013, soit avant son arrivée à la tête de Radio France. "C'est vrai que j'aurais pu, j'aurais dû, arrêter ces travaux (...) Je m'en suis excusé auprès des collaborateurs", a-t-il cependant précisé.
Sur les contrats de conseil passés lorsqu'il était président de l'INA, Mathieu Gallet a de nouveau expliqué qu'ils l'avaient été de manière totalement transparente et avec une mise en concurrence. Selon lui, "Le Canard Enchaîné", qui affirmait le contraire, s'est fait "enfumer" par ses sources. "Il y a une sorte d'acharnement, de cabale organisée", a-t-il accusé, évoquant "un réseau de l'ombre administratif, politique". Et Mathieu Gallet d'ajouter : "Mon honneur est touché. C'est pour ça que j'ai décidé avec mes conseils d'attaquer en diffamation".
Selon lui, si ces accusations du "Canard Enchaîné" interviennent au moment du lancement d'une grève à Radio France, ce n'est pas un hasard. "C'est une sorte de chasse à l'homme qui vise simplement à nous détourner du fond et aussi à mettre une certaine pression sur le Conseil supérieur de l'audiovisuel qui m'a nommé", a-t-il commenté.
Cherchant ensuite à recentrer la conversation sur son entreprise, le PDG de Radio France a précisé à plusieurs reprises qu'il n'y avait pas aujourd'hui "un sujet Gallet" mais "un sujet Radio France". "Il y a un problème financier à Radio France (...) Si rien n'est fait, on ne passera pas l'été", a-t-il dramatisé, évoquant un modèle économique "en bout de course".
L'entreprise doit donc faire rapidement 50 millions d'économies. Interrogé sur les pistes envisagées, Mathieu Gallet a ainsi confirmé qu'un plan de départs des seniors était "sur la table". "Tout ça dépendra aussi du choix que fera l'Etat en matière de publicité", a-t-il cependant précisé, lui qui plaide depuis longtemps pour une ouverture des antennes de Radio France à de nouveaux annonceurs.
Mathieu Gallet a par ailleurs annoncé vouloir faire des économies sur les frais de diffusion mais a récusé toute idée de fusion des rédactions ou de fermeture de certaines antennes du groupe. "Ce n'est pas ma vision du pluralisme", a-t-il expliqué. Le PDG a enfin précisé que la grève coûtait près d'un million d'euros par semaine à son groupe. "La grève nous coûte cher. Elle nous prive de nos auditeurs. Elle ne peut pas continuer", a-t-il estimé. Et Mathieu Gallet de lancer en fin d'entretien : "J'irai jusqu'au bout".