Malgré des audiences en baisse enregistrée depuis un an, France Inter continue de croire en sa différence. Ce week-end, dans une interview au Monde, Matthieu Aron, le directeur de la rédaction, a estimé que sa station devait "prendre le temps de traiter en profondeur des sujets parfois complexes" tout en mettant "un peu plus de vie".
"Notre originalité éditoriale tient à cette façon d'occuper l'antenne durant vingt minutes pour parler d'un sujet à fond (...) Nous allons continuer à traiter en profondeur des sujets de société", a promis Matthieu Aron. Pour faire remonter ses audiences, le journaliste estime bénéficier des bonnes personnes, et notamment Patrick Cohen à la tête de la matinale, qu'il considère comme "l'un des meilleurs intervieweurs de ce pays", dont l'équipe a été étoffée par l'arrivée d'André Manoukian et de Clara Dupont-Monod. Afin de profiter d'un probable regain d'intérêt des Français pour la politique lors des élections municipales et européennes, la matinale sera délocalisée dans plusieurs villes européennes et dans plusieurs grandes villes françaises.
Après avoir réalisé des scores records lors de l'élection présidentielle, la station a perdu plus de 500.000 auditeurs (-9,6%) un an plus tard. Entre avril et juin 2013, France Inter était la troisième radio de France derrière NRJ et RTL, avec plus de 5,2 millions d'auditeurs. "Nous avions fait le choix de traiter la campagne présidentielle à fond, en proposant notamment beaucoup de débats. Nous pensions que c'était une mission de service public et que cet événement allait passionner les Français. Ce qui fut le cas. Entre 8 h 30 et 9 heures, nous traitions deux fois plus de politique que sur RTL ou Europe 1 par exemple, et les audiences grimpaient fortement", se souvient-il.
Matthieu Aron estime qu'après l'euphorie de la présidentielle, sa station a simplement retrouvé son niveau d'audience habituel. "Janvier-mars a effectivement été difficile. Mais dès avril, la tranche 7-8 heures est remontée et le 8-9 heures s'est stabilisé. En fait, depuis dix ans, la matinale d'Inter se porte bien. 2012 est une année exceptionnelle, nous sommes simplement revenus à des scores décents", décrypte-t-il. Mi-novembre, la radio publique connaîtra les chiffres d'audiences enregistrés par ses programmes depuis la rentrée.