Infos puremedias.com Lundi, la SDJ de France 2 dénonçait une "déstabilisation" de l'information à France Télévisions après la mise à l'écart de Pascal Golomer, remplacé par Michel Field. Ce mardi à 14h30, l'ex-patron de France 5 a réuni les cadres de France Télévisions pour un entretien auquel des journalistes de la rédaction se sont invités.
Puis la Société des Journalistes de France 2 a rencontré le nouveau directeur exécutif de l'information de France Télévisions. Elle a rédigé un compte-rendu, que puremedias.com s'est procuré. La SDJ a convoqué ce jeudi une AG extraordinaire à 14h30 où il sera question "d'indépendance, de confiance et de représentativité". Un nouvel organigramme devrait être dévoilé par la direction la semaine prochaine.
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"Je suis embarrassé autant par le soutien que par les mails de critiques. Il y a des formes de soutiens revanchards que je ne veux pas endosser, car il n'y a pas de règlement de compte avec les anciennes équipes. J'ai beaucoup de considération pour Thierry Thuillier, il y a eu une organisation adaptée à sa personnalité, c'est quelqu'un qui pouvait être brutal mais avec une vraie intuition et réactivité. Du coup, garder la même organisation quand elle est incarnée à ce point par un homme est très compliqué. Avec moi, ce sera évidemment différent. De la part de Delphine Ernotte ce n'était pas un désaveu du travail de Pascal Golomer, mais il y avait une envie de réactiver les choses".
Nous avons re-dit notre étonnement quant à ce timing d'une nomination dans l'entre-deux tours. "Je me suis posé la question du timing. J'ai un peu hésité, mais Delphine Ernotte m'a dit 'Si j'ai ton accord, on le fait vite'. Bien sûr, la surinterprétation politique est à craindre c'est vrai, mais de toutes façons c'est un poste qui est sujet à ce type de surinterprétations, la légende à voulu que Thierry Thuillier soit nommé dans le bureau de Sarkozy, moi ma légende urbaine sera peut-être que j'ai été nommé dans le bureau de Hollande, et on ne peut rien sur ces légendes. Je pense aussi que c'est le tempérament de Delphine Ernotte, qui a pensé qu'il ne fallait pas tarder. Elle a un calendrier indifférent au timing extérieur."
"Delphine Ernotte m'a proposé le poste jeudi dernier lors de la tournée des assises de France Télévisions aux Antilles, on ne peut pas refuser un poste comme celui-ci. Nous vivons un moment incroyablement dramatique pour la vie publique de ce pays, les enjeux politiques sont graves. J'ai accepté parce que c'est un poste avec une fonction civique : il y a des enjeux lourds sur le devenir de l'information, comment réconcilier l'information avec les citoyens. Mon expérience fait qu'après quatre campagnes présidentielles, je connais tous les hommes politiques, qui sont passés par mes plateaux, ainsi que leur entourage, je suis capable de leur tenir tête."
"Ce n'est pas à nous de décider qui on invite ou pas, on est sur le fil du rasoir. On ne peut pas censurer le Front National et en même temps on ne peut pas le traiter comme un autre parti. A chaque fois il faut pouvoir en discuter en interne."
"Michel Field dit qu'il n'en a pas fait depuis sept ans, et qu'à l'époque il n'avait pas d'émission politique et n'était pas rattaché à une rédaction. D'ailleurs, il n'a pas sa carte de presse. Sa boite de production est en cours de liquidation".
"Je suis ici pour continuer la mise en oeuvre d'Info 2015, j'y crois très fort ! Je ne veux pas fragiliser le 20 heures, et David Pujadas fait un travail remarquable, mais pour moi l'info n'est pas que le 20 heures de la semaine, c'est les éditions de mi-journée, le week-end, c'est toute l'info. Et en même temps, le 20 heures est la vitrine, la locomotive."