1-0. Lundi, Molotov a remporté la première manche qui l'opposait à M6. En avril 2018, la plateforme vidéo avait assigné en justice M6 en réaction à l'exigence du groupe audiovisuel de Nicolas de Tavernost de se voir rémunérer pour la diffusion de ses trois chaînes gratuites (M6, W9, 6ter) sur Molotov. Un danger pour la plateforme OTT en cours de rachat par Altice, dont le modèle Freemium pouvait dès lors être mis en péril. Revendiquant plus de 7,3 millions d'utilisateurs, Molotov se rémunère en effet en proposant des options d'enregistrement des programmes et des bouquets de chaînes payantes.
Face aux exigences de M6, Molotov avait alerté le Conseil supérieur de l'audiovisuel et l'Autorité de la concurrence en faisant état d'une distorsion de la concurrence, avant d'assigner M6 en justice pour "pratique restrictive de concurrence". Entre-temps, les services complémentaires au direct, comme l'enregistrement et la possibilité de revenir au début d'un programme pris en cours de route, avaient été suspendus par Molotov pour les chaînes du groupe M6.
Dix mois plus tard, Molotov vient d'obtenir gain de cause. Le tribunal a ainsi débouté "Métropole Télévision (société mère du groupe M6, NDLR), Edi TV et M6 Génération de leur exception de connexité", comme le rapporte l'AFP. Le groupe de Nicolas de Tavernost a par ailleurs été condamné à verser à Molotov "les sommes de 100.000 euros en réparation de son préjudice moral" et 50.000 euros au titre des frais engagés par la plate-forme pour cette procédure.
Dans un communiqué publié hier, le groupe M6 a d'ores et déjà annoncé sa volonté de faire appel de la décision du tribunal de commerce. Il rappelle par ailleurs qu'il a engagé en avril 2018 une procédure devant le tribunal de grande instance de Paris pour la reprise selon lui "non-autorisée" de ses chaînes par Molotov. Une procédure toujours en cours.
Contactés par puremedias.com, ni M6 ni Molotov n'ont souhaité faire de commentaires.