Info puremedias.com. Le torchon brûle entre Molotov et M6. Alors que le groupe dirigé par Nicolas de Tavernost est parvenu à signer de nouveaux accords avec tous ses principaux distributeurs, Free étant le dernier en date, il reste vent debout contre la plateforme française de streaming, qui permet de regarder gratuitement la télévision sur internet. M6 réclame en effet à la plateforme aux 5 millions d'utilisateurs une rémunération pour la diffusion de ses trois chaînes gratuites mais également que les utilisateurs de Molotov mettent la main à la poche, via les offres payantes de la plateforme, pour accéder à celles-ci.
Alors que l'enregistrement des programmes était déjà limité depuis plusieurs mois, une nouvelle étape a été franchie cette semaine puisqu'il a été totalement suspendu pour les chaînes gratuites du groupe M6. Les utilisateurs de Molotov ne peuvent donc désormais plus enregistrer les programmes de M6, W9 et 6ter et doivent se contenter de la diffusion en direct avec la seule possibilité de mettre pause. Alors qu'ils ne pouvaient déjà plus échapper aux publicités, ils sont désormais également privés de la possibilité de revenir au début d'un programme quand ils prennent ce dernier en cours de route.
Dans un message adressé à ses utilisateurs, Molotov signale à ces derniers que "Le groupe M6 souhaite que M6, W9 et 6ter soient désormais proposées dans une formule payante au sein de Molotov". Une demande jugée "inacceptable" par la plateforme qui se dit donc "contrainte" de désactiver les services complémentaires à la diffusion en direct. "Nous faisons tout notre possible pour y remédier le plus rapidement possible" indique par ailleurs Molotov. La situation risque pourtant de durer puisqu'en l'absence d'entente entre les deux parties, la bataille va maintenant se jouer devant les tribunaux.
En mars dernier, dans les colonnes du "Figaro", Molotov, dont le modèle dit du "freemium" est menacé par les demandes de M6, prévenait qu'elle avait déjà alerté le CSA, l'Autorité de la concurrence et la répression des fraudes pour se plaindre d'une situation qui tend, selon elle, à la "distorsion de concurrence". Depuis, la plateforme a décidé d'aller plus loin puisque, selon nos informations, elle vient d'assigner M6 devant le tribunal de commerce pour "pratique restrictive de concurrence". "La position de M6 est illicite. Nous souhaitons trouver un terrain d'entente avec, en ligne de mire, l'innovation et l'intérêt des utilisateurs" nous indique la plateforme. Contactée par puremedias.com, la direction de M6 ne fait "aucun commentaire".