Nathalie Saint-Cricq ne manque pas d'humour ! Aux côtés de Christophe Jakubyszyn, la patronne du service politique de France 2 animait, mercredi soir, le débat d'entre-deux-tours, suivi par 16,4 millions de téléspectateurs toutes chaînes confondues selon les chiffres de Médiamétrie. Une première bien difficile pour la paire de journalistes, novice en la matière, dont la prestation a été très critiquée, aussi bien par les téléspectateurs que par les éditorialistes en passant par l'entourage des candidats.
Interrogée ce matin par nos confrères du "Parisien", la chef du service politique de France 2, consciente des nombreuses critiques dont ils ont fait l'objet, répond à ses détracteurs. "Mais qu'est-ce que vous vouliez qu'on fasse de plus ?" s'agace-t-elle en référence à leur faible degré d'intervention vis-à-vis des deux candidats. Concernant le débat en lui même, Nathalie Saint-Cricq reconnaît qu'elle ne pensait pas que "Les charges fuseraient dès l'introduction", jugeant que cela a été "incroyablement violent".
"Ils ne nous regardaient pas, ne nous écoutaient pas et ne répondaient pas à nos questions"
Nathalie Saint-Cricq justifie ensuite l'importance de son rôle de modérateur, expliquant avoir tenté, avec Christophe Jakubyszyn, de "remettre (les candidats) dans le droit chemin en leur rappelant les règles qu'ils avaient eux-mêmes fixées" même si "on ne l'a pas forcément bien vu à l'antenne". "Ils ne nous regardaient pas et ne nous écoutaient pas. Et ne répondaient pas à nos questions" déplore-t-elle, expliquant s'être "évidemment interrogée sur ce qu'(ils) auraient dû faire pour être meilleurs".
"L'idée de quitter le plateau, en leur disant qu'on reviendrait après le match de football, m'a traversé l'esprit" avoue ensuite la chef du service politique, réputée pour son auto-dérision. "Ça aurait été drôle et ça aurait fait son effet" s'amuse-t-elle avant de reprendre son sérieux et de rappeler que "pour cette soirée, on ne peut pas faire ça, et on ne peut pas hurler". "Notre marge de manoeuvre est extrêmement limitée. On est là pour passer les plats" reconnaît-elle avant de finalement estimer que ce débat était quand même "intéressant" car "reflet de la campagne et des finalistes choisis par les Français".