Jusqu'où un humoriste peut-il aller ? C'est la question qui peut se poser suite à la diffusion mardi soir d'un numéro d'"Après le 20h c'est Canteloup" sur TF1. Durant les sept minutes d'émission, Nicolas Canteloup n'a quasiment eu qu'une cible : Valérie Trierweiler. Souvent moquée pour son caractère autoritaire ainsi que pour sa rivalité avec Ségolène Royal, la première dame est cette fois quasiment insultée, comme le souligne le chroniqueur politique Bruno Roger-Petit sur Le Plus du Nouvel Observateur.
Le contributeur du site évoque "une séquence hallucinante, qui finissait par donner la nausée". Il faut dire que Nicolas Canteloup, dans la peau de Ségolène Royal, a commencé par évoquer le livre "La Frondeuse", écrit par Christophe Jakubyszyn, nouveau chef du service politique de la chaîne et menacé d'un procès en diffamation. "Ce livre, c'est une femme mariée qui hésite entre trois hommes, un président de la République, Patrick Devedjian et accessoirement son mari. Cela s'appelle la Frondeuse, mais ça aurait pu s'appeler aussi la Marie couche-toi là, la Voleuse de mari, la Nympho peut être..." plaisante l'humoriste.
Nikos Aliagas, lui, bien que dans son rôle, semble gêné par les vannes de son camarade. Dans une séquence suivante, Nicolas Canteloup présente Valérie Trierweiler infidèle aux côtés de Jean-Louis Borloo et qualifiée de "chaudasse". Puis, c'est dans une fausse émission intitulée "Ségolène je te hais, l'émission de ceux qui haîssent Ségolène Royal" que se retrouve la compagne de François Hollande parodiée par Nicolas Canteloup. Des attaques d'un mauvais goût et peu drôles.
Si quelques personnes sur les réseaux sociaux se sont indignées du traitement réservé à Valérie Trierweiler hier soir sur TF1, Bruno Roger-Petit dénonce dans son papier les attaques de l'humoriste. "On se demande même comment une telle charge, aussi incroyable de violence, de vulgarité et d'obscénité a pu être livrée, telle quelle, aux téléspectateurs de TF1, à une heure de très grande écoute" s'interroge-t-il. "Était-ce vraiment de la caricature ? Non. De l'injure ? Oui, sans aucun doute" ajoute-t-il.
"Elle a été injuriée, voire diffamée, intuitu personae, à raison de faits qui ne sont pas établis et qui, en outre, relèvent de toutes façons de sa seule vie privée. Quoi que l'on puisse juger de son rôle public, le procédé est insupportable" explique Bruno Roger-Petit. Pour lui, Nicolas Canteloup "s'est livré à la destruction méthodique d'une personne en s'en prenant à sa dignité, son intimité et sa vie privée". Le chroniqueur politique souhaite des excuses de la part de l'humoriste mais semble néanmoins conforté dans l'idée que ce lynchage n'est pas lié à des relations tendues entre Valérie Trierweiler et TF1.