Libération va bien. Mieux que bien même, à en croire Nicolas Demorand, qui signe dans l'édition du jour une page entière sur les résultats du quotidien, "un joli printemps 2002." Tous les voyants sont au vert ! La diffusion progresse de 9,5% en mai 2012 (par rapport à mai 2001), les ventes au numéro bondissent de 12,9% (101.922 exemplaires) selon les chiffres de l'OJD. De janvier à mai à 2012, la diffusion de Libé a progressé de 4,8%. Une tendance qui confirme la poussée des ventes en 2011, +5%.
Une victoire pour le directeur du journal, plusieurs fois contesté ces derniers mois par ses troupes pour ses choix de "Unes racoleuses qui défigurent Libération" et "un traitement éditorial partisan en matière politique, qui semble inféoder le journal au PS." Les critiques, Demorand n'en a cure et se concentre sur les chiffres, "moins bruyants que les polémiques."
François Hollande élu, Libération, journal "évidemment de gauche", va-t-il mourir ? Demorand assure que non, Libération "ayant toujours su armer la critique politique, en s'appuyant et en donnant la parole à tous les contre-pouvoirs." Il ironise : "Libération n'envisage pas de lancer un Figaro de gauche." Grâce à ces bons chiffres, le quotidien s'epargne-t-il la crise traversée par la plupart des titres ? Cette "bonne santé éditoriale" est elle synonyme de bonne santé financière ? Nicolas Demorand n'en dit rien.