Le climat régnant au sein de la régie publicitaire de France Télévisions est loin d'être au beau fixe. Depuis plusieurs semaines, les accrochages avec la direction du groupe semblent ainsi se multiplier. En octobre dernier, plusieurs salariés de la régie avaient déjà pris à partie Rémy Pflimlin au sortir d'un conseil d'administration pour lui faire part de leurs doutes sur la stratégie publicitaire du groupe public. Au coeur de leurs critiques, des objectifs de recettes publicitaires pour l'année 2014 jugés inatteignables.
Le sujet est visiblement revenu une nouvelle fois sur la table cette semaine, faisant cette fois une victime. Comme le rapporte Le Figaro, le directeur commercial de la régie, Olivier Douffiagues, aurait ainsi été débarqué par Rémy Pflimlin après un différend sur cette même question des objectifs de recettes. C'est pour l'instant le directeur général de France Télévisions Publicité, Daniel Saada, qui devrait pallier son absence.
Fixé pour l'instant à 350 millions d'euros, le niveau de recettes publicitaires devrait selon les estimations de la régie ne pas dépasser les 291 millions d'euros en 2014, en baisse de 10% alors que le marché publicitaire télé ne devrait se contracter que de 0,5% l'année prochaine. Pour justifier un tel pessimisme, la régie de France Télévisions avance plusieurs raisons. Outre les incertitudes entourant la tranche stratégique de l'access sur France 2, le groupe public pâtit toujours de l'arrêt de la publicité après 20h, dans un contexte de crise qui pousse les annonceurs à concentrer leur action sur le grand carrefour de l'après JT.
Autre raison invoquée, l'incertitude pesant sur le futur positionnement de France 4 qui inquiéterait certains annonceurs. A cela vient s'ajouter la perte récente du Loto, parti sur TF1 et qui va engendrer un manque à gagner compris entre 6 et 10 millions d'euros. Mais le pessimisme de la régie a peut-être aussi des causes plus prosaïques. Cette dernière pourrait en effet être tentée de minorer ses objectifs. Une partie du salaire de ses commerciaux dépend en effet de l'atteinte de ces objectifs de recettes publicitaires.