L'ambiance est tendue en ce moment à France Télévisions. Le groupe audiovisuel public est en effet particulièrement chahuté par les problèmes de l'access de France 2 qui ont entraîné cette semaine le départ du patron de France 2, Philippe Vilamitjana, remplacé par Thierry Thuillier. Le nouveau plan de départ volontaire annoncé récemment par la direction de France Télévisions n'a pas non plus favorisé l'établissement d'un climat serein. Ce plan a d'ailleurs été mal accueilli par de nombreux salariés et un préavis de grève a été déposé pour le 7 novembre prochain.
A tout cela s'ajoute maintenant la colère grandissante de la régie publicitaire du groupe public, pourtant d'habitude plutôt discrète. Comme le rapporte Le Figaro, Rémy Pflimlin aurait ainsi été pris à partie par certains de ses salariés, jeudi dernier, au sortir d'un conseil d'administration. Ces derniers lui auraient fait part de leur incompréhension face à la politique menée en matière de publicité.
Plusieurs raisons expliquent le malaise grandissant de la régie de France Télévisions. Avec la crise du marché publicitaire et la suppression de la publicité après 20h en 2009, cette dernière traverse globalement des temps difficiles. A cela s'ajoutent désormais des tensions plus conjoncturelles imputables aux mauvaises performances de l'access de France 2, une tranche particulièrement stratégique puisqu'elle représente à elle seule près de 34% des revenus publicitaires de la chaîne.
L'échec d'audience de "Jusqu'ici tout va bien" génèrent ainsi un manque à gagner estimé récemment par Rémy Pflimlin à 10 à 20.000 euros par jour. Le malaise des salariés de la régie est enfin accentué par le départ des émissions de la Française des jeux sur TF1. Même si ce départ ne relève pas vraiment d'un choix de France Télévisions, il entraîne néanmoins pour la régie la perte en 2014 d'une recette stable de 10 millions d'euros, non négligeable en ces temps incertains.
Tous ces éléments ont des conséquences concrètes sur les salariés de la régie de France Télévisions dont les rémunérations sont en partie assises sur l'atteinte d'objectifs commerciaux. Ces derniers aimeraient ainsi que le groupe audiovisuel public revoit à la baisse l'objectif de chiffre d'affaires publicitaire pour 2014. Fixé pour l'instant à 350 millions d'euros, ils l'estiment ainsi inatteignable et plaident pour son abaissement à 300 millions d'euros.