Le Conseil supérieur de l'audiovisuel prend le pouls des chaînes. C'est ce vendredi qu'a été lancée une consultation publique relative à la numérotation des chaînes de la TNT en métropole et dans les Outre-mer. Elle vise à prendre en compte le nouvel environnement créé par la disparition de France Ô (canal 19) le 1er septembre dernier et celle, à terme, de France 4 (sur le canal 14), désormais prévue le 20 août 2021.
La chaîne a gagné un an de sursis à la faveur de la crise sanitaire et du report des Jeux Olympiques d'été, mais son destin pourrait encore évoluer d'ici là. La commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale a créé mercredi une mission flash (mission de courte durée) sur l'offre de jeunesse du service public audiovisuel destinée à évaluer l'intérêt d'un maintien ou non de France 4.
Que deviendront le cas échéant les canaux 14 et 19 de la TNT ? Les différentes parties prenantes ont jusqu'au 1er février prochain pour adresser leurs contributions au CSA.
Comme le gendarme de l'audiovisuel le rappelle dans son dossier de consultation publique, pas moins de cinq scénarios sont envisagés, au premier rang desquels figure celui qui est en apparence le plus simple et qui consisterait à ne pas faire de renumérotation et à laisser donc des canaux vacants. "Cette situation, qui est celle rencontrée en métropole et dans les Outre-mer depuis l'arrêt de France Ô, n'est pas nouvelle sur certains territoires", relève le CSA.
En cas de renumérotation - une première pour les chaînes en clair de la TNT - quatre possibilités seraient donc offertes parmi lesquelles des tirages au sort successifs pour attribuer le ou les numéros vacants aux chaînes "dont le numéro est supérieur au plus petit numéro vacant" ou une réattribution en faveur des derniers entrants sur la TNT, en l'occurrence LCI (26) et franceinfo (27). "Les autres chaînes ne changeraient pas de numéro", souligne le Conseil supérieur de l'audiovisuel.
Les deux autres options sur la table sont le décalage des numéros vers le bas, qui verrait par exemple BFMTV, actuellement sur le canal 15, être avancée sur le canal 14 et ainsi de suite, sachant que cela ne concernerait que les chaînes situées après un numéro laissé vacant. Enfin, le CSA évoque un regroupement des chaînes par blocs thématiques. Mais cette dernière solution semble être la plus complexe compte tenu du nombre de questions qu'elle génère. Selon quelles thématiques faudrait-il définir ces blocs ? Comment classer ces blocs ? Et comment classer les chaînes au sein d'un même bloc, alors que certaines pourraient ne faire partie d'aucun regroupement ?
En 2019, Thierry Thuillier, patron de l'information du groupe TF1 (qui possède LCI), s'était publiquement prononcé en faveur d'un regroupement des chaînes d'information en continu au sein d'un même bloc. Une option qui avait été rejetée dans le même temps par Alain Weill, président d'Altice France, groupe dans lequel évolue le leader du secteur, BFMTV. "Si l'on veut affaiblir un peu plus le secteur, c'est une méthode qui pourrait être efficace. Je ne crois pas que ce soit la volonté du CSA", avait-il estimé dans "Le Figaro".
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel invite donc chacun de ces acteurs à se prononcer dans le détail sur les pistes avancées et à prendre en compte un paramètre supplémentaire : l'avenir de France 4. "Faut-il attendre qu'il soit statué définitivement sur le sort de France 4 avant de procéder à l'opération de renumérotation, ou faut-il procéder à une première renumérotation à brève échéance, puis, le cas échéant, à une seconde après l'arrêt éventuel de France 4 ?", s'interroge ainsi l'instance de régulation, à qui il appartiendra de trancher à l'issue de la consultation publique.