Animateur de "Fort Boyard" depuis 11 ans, Olivier Minne présentera à partir du dimanche 6 juillet une nouvelle version de "Pyramide". Le jeu animé par Patrice Laffont jusqu'en 2003 sera ainsi de retour à l'antenne tout l'été sur France 2 chaque semaine en access. Un retour dans la lumière pour Olivier Minne qui s'est fait plus rare à la télévision ces six dernières années malgré l'animation annuelle de "Fort Boyard" et de quelques primes évènementiels. puremedias.com a interrogé Olivier Minne sur le retour de ce jeu mythique créé en 1973 aux Etats-Unis et en a profité pour faire le point sur les projets de l'animateur.
puremedias : Vous animez dès dimanche une nouvelle version de "Pyramide". Qu'est-ce qui va changer ?
Il y a des choses qui changent. On s'est beaucoup inspiré de la dernière mouture de la version américaine. C'est une version plus courte et plus dynamique que l'ancienne version française. Chaque numéro fera par exemple 30 minutes. Les règles du jeu ont aussi été épurées avec notamment l'interdiction des "incitations", cette technique qui consistait à trouver des mots grâce à d'autres mots n'ayant aucun rapport, simplement en se basant sur des automatismes créés avec le temps. Ce sont ces scories qui ont eu raison du format. "Pyramide" a perdu peu à peu ses téléspectateurs car hormis les aficionados, tous ceux qui pouvaient venir sur le jeu et s'y intéresser s'en sentaient exclus puisqu'ils ne comprenaient pas comment fonctionnait le jeu. Tout cela a donc été nettoyé pour faire de "Pyramide" ce qu'il a toujous été depuis sa création aux Etats-Unis en 1973 : un jeu familial, ouvert qui permet de s'amuser en jouant avec les mots.
Il y aura aussi un peu plus d'humeur, non ?
Vous avez raison. Entre les phases de jeu notamment, on a mis l'accent sur le fait que ça devait être une émission d'humeur et d'ambiance. On a voulu un plateau très convivial sur lequel on retrouve une bande de gens (maîtres-mots, animateur et candidats) qui est aussi là pour s'amuser et pas seulement pour jouer.
Pourquoi ne pas avoir repris Pépita et Nefertiti, deux personnages emblématiques de l'ancienne version ?
Ce n'est pas moi qui ai pris cette décision. De manière objective, je pense que la chaîne et la production avaient dans l'idée de revenir à la clarté du "Pyramide" de la version américaine. Dans l'ancienne version française, Pépita apportait des cartes postales parce que Patrice (Laffont, ndlr) appelait des gens au téléphone. Aujourd'hui, des cartes postales, on en envoie plus beaucoup. Et pour ce qui est de la voix off avec le personnage de Nefertiti, ils ont décidé de l'abandonner. Je ne connais pas les raisons précises.
Ça ne vous dérange pas que "Mot de passe" soit à l'antenne le samedi et "Pyramide" le dimanche ? Les deux jeux sont quand même très proches, non ?
Il y a des cousinages entre les deux jeux et pour cause : ils ont été créés par la même personne, l'Américain Bob Stewart. Pour moi, il n'y a rien d'incompatible à faire "Mot de passe" le samedi et "Pyramide" le dimanche parce que finalement, ce sont deux jeux complémentaires qui ont en plus le même père.
En cas de succès, êtes-vous prêt à présenter "Pyramide " le reste de l'année ?
Je sais que la chaîne a très envie, si le jeu venait à fonctionner, de faire durer le plaisir en proposant de nouveau "Pyramide". Est-ce que ce sera pour des moments particuliers ? Est-ce que ce sera par salves ? Ça, je ne sais pas. Je serais évidemment prêt à en assurer la présentation avec grand plaisir !
Après "Fort Boyard", vous confirmez avec "Pyramides" que vous marchez dans les pas de Patrice Laffont ? Va-t-on bientôt vous voir aux commandes de "Des chiffres et des lettres" qu'il a aussi présenté par le passé ?
(Rires) J'ai surtout dans l'espoir de remonter "Le gendarme de Saint-Tropez" car Patrice était dans le premier opus sorti en 1964. J'essaye de reconstituer le casting, c'est un peu compliqué pour tout vous dire. Mais je pense qu'on va pouvoir reconstituer une brigade (Rires).
Vous connaissez Agnès Saal ?
Non.
La patronne de l'INA, votre principal diffuseur ?
(Rires) Non, mais elle doit bien me connaître. 25 années d'antenne archivées. Ça fait un paquet d'images. Il faut restaurer les premières car elles ne doivent pas être de toute fraîcheur.
Plus sérieusement, vous avez d'autres projets sur France 2 ?
Avec France 2, on discute de plein de choses. Thierry Thuillier est un homme avec qui je m'entends extrêmement bien et que j'aime beaucoup. On a des envies partagées de faire d'autres choses au-delà de l'été. On y réfléchit ensemble de manière tranquille. Je ne suis pas quelqu'un qui met de la pression aux autres et encore moins à moi. Ca se fait de manière apaisée. J'espère que les choses se feront d'ici 2015 et si ce n'est pas 2015, ça sera pour plus tard.
Vous constatiez quand même récemment que ces six dernières années avaient été un peu plus difficiles pour vous ?
Oui, c'est vrai.
Est-ce parce qu'on ne vous proposait rien ou alors, qu'on vous proposait des choses qui ne vous convenaient pas ?
Ces six dernières années, j'ai fait quelques primes grâce à Nathalie André (responsable des variétés et du divertissement chez France 2, ndlr) qui m'a toujours soutenu et qui a toujours été bienveillante avec moi. Mais Nathalie n'était pas seule décisionnaire et après, il y a des problèmes de place et d'envie aussi. Les dirigeants de l'époque avaient d'autres priorités que moi et contre ça, vous ne pouvez pas faire grand chose. Dans ces cas-là, vous êtes moins présent à l'antenne qu'à une autre époque. Ce n'est pas plus compliqué que ça.
Vous n'avez jamais été tenté d'aller voir une autre chaîne ?
Très sincèrement, c'est compliqué de se vendre soi-même. Moi, personnellement, j'y arrive très difficilement. Donc non, je ne suis pas allé voir d'autres chaînes.
"Fort Boyard" a bien démarré sa saison ? Après 25 ans d'existence, c'est véritablement un format inusable ?
Oui, c'est vrai qu'on fête cette année le quart de siècle du programme. Je crois d'ailleurs que c'est la plus ancienne émission de divertissement de prime existante à la télévision française. Après, je fais attention avec le mot "inusable" parce qu'il suffit qu'on le prononce pour que les gens disent que le concept est un peu usé (Rires). C'est certain que l'émission a beaucoup de qualités dont celle d'avoir su se renouveler. Quand on compare le début de "Fort Boyard" et l'émission d'aujourd'hui, il y a certes des fondamentaux qui sont restés - récupérer un trésor dans un lieu unique et dans un temps donné -, mais pour le reste, l'émission a beaucoup évolué. En 12 ans, la production a renouvelé les épreuves, ajouté des personnages et touché à certains éléments de la mécanique. On essaye de toute façon de toujours surprendre les téléspectateurs.
Vous êtes désormais l'animateur qui a le plus de saisons à la tête "Fort Boyard" ? Vous n'êtes pas lassé ?
Moi, je ne ressens aucune lassitude sur ce programme. Cette émission est surréaliste quand on y réfléchit. Prendre le bateau pour aller tourner, c'est unique ! Il y a Denis Brogniart sur "Koh Lanta" qui fait la même chose mais je crois qu'on est les deux seuls à être dans des configurations de plateaux aussi surréalistes. J'ai en plus la chance de travailler dans un monument historique planté au milieu de la mer sur un banc de sable. Improbable ! Et quand j'arrive dans ce fort, je me retrouve entouré par des tigres, des mygales, des serpents ... j'ai une dompteuse qui s'appelle Felindra et qui parle avec son fouet. Comment peut-on se lasser de cela ? Ce n'est pas possible ! (Rires)