Droit dans ses bottes. Ce matin, Olivier Schrameck a commencé sa tournée des médias pour assurer le service après-vente de la nomination par le CSA de Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions. Pour sa première intervention, Olivier Schrameck a fait le choix symbolique de s'exprimer sur France Inter. Interrogé par Sonia Devillers dans "L'instant M", le président du CSA a ainsi balayé l'ensemble des critiques exprimées contre la procédure de nomination mise en oeuvre par son institution. "La procédure s'est déroulée conformément à la loi et aux principes de notre République tels qu'ils ont été fixés par le Conseil constitutionnel", a-t-il fait valoir d'entrée de jeu.
Olivier Schrameck a ainsi nié toute opacité en présentant le CSA comme le simple exécutant des volontés du législateur dans cette affaire. "Est-ce que c'était une procédure opaque ? Non. Le législateur nous avait fixé un cheminement qui consistait à faire un appel à candidatures, à examiner ces candidatures par phases successives, à auditionner en particulier les personnalités qui nous paraissaient les mieux à même de remplir leur fonction et nous l'avons fait en l'annonçant à l'avance, pas à pas", a-t-il expliqué, affirmant un peu plus tard que le CSA était là "pour appliquer la loi".
L'ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon n'a cependant pas échappé à une question sur le choix très contesté du CSA de rendre possibles les candidatures secrètes. Ce dispositif s'est en effet révélé totalement inopérant du fait de nombreuses indiscrétions dans la presse. Sur ce point, Olivier Schrameck a défendu le choix fait par lui et ses collègues : "Nous avons estimé que nous devions respecter la carrière professionnelle des candidats qui pouvait être mise en risque par leur candidature" a-t-il ainsi fait valoir.
Le président du CSA a ensuite tenté de démontrer la pertinence de ce choix en affirmant que plusieurs postulants avaient choisi la confidentialité. "Je ne crois pas trahir un secret en disant que sur les sept personnes auditionnées - puisque tout le monde le sait - trois avaient demandé la confidentialité", a-t-il expliqué, confirmant ainsi une information révélée par la presse que le CSA n'avait jusque-là pas commentée.
Au cours de son entretien, Olivier Schrameck a toutefois refusé de confirmer les noms des personnes auditionnées puisqu'il "est tenu par le secret des délibérations". Il s'est contenté de saluer la "sagacité des journalistes", expliquant aussi que "si le législateur souhaite changer les règles du jeu, c'est à lui d'intervenir".
Le président du CSA a enfin été interrogé sur l'élimination surprise de plusieurs personnalités de poids du monde des médias comme Emmanuel Hoog, le patron de l'AFP, Didier Quillot, un ancien dirigeant de Lagardère, ou encore de Marie-Christine Saragosse, patronne de France Médias Monde (RFI, France 24...). Ces dernières ont été évincées de la course à la présidence de FTV avant même les auditions et sans justification publique de la part du CSA.
Sur ce sujet sensible, Olivier Schrameck a refusé de donner de plus amples explications sauf concernant Marie-Christine Saragosse, "puisque c'est elle-même qui a rendu publique sa candidature". Le président du CSA a ainsi évacué un peu vite le cas de Didier Quillot, qui a publiquement exprimé sa déception dans plusieurs médias après son éviction.
"Marie-Christine Saragosse a exprimé sa déception que l'on peut parfaitement comprendre", a commenté Olivier Schrameck. Avant de remettre à sa place la patronne de France Médias Monde : "Le Conseil supérieur de l'audiovisuel l'avait désignée il y a deux ans et demi pour exercer la responsabilité d'une très grande entreprise, France Médias Monde, essentielle pour notre culture et notre rayonnement. A mi-mandat, on peut considérer que la poursuite de ses fonctions est une bonne nouvelle pour France Médias Monde". puremedias.com vous propose de réécouter l'intervention du président du CSA.