Les antennes de France Télévisions vont-elles tenir ? Ce mercredi 15 mai 2024, dans un communiqué commun, l'intersyndical CGT, CFDT, FO et SNJ du groupe audiovisuel du service public français a annoncé un préavis de grève pour le jeudi 23 et le vendredi 24 mai prochains. Parmi l'une de leurs principales revendications, le retrait du projet de fusion de France Télévisions et Radio France porté par le gouvernement.
"Deux ans après avoir supprimé la contribution à l'audiovisuel public, le gouvernement envisage à nouveau de déstabiliser le secteur public. Il affirme vouloir imposer, en quelques semaines, et sans concertation avec les salariés des entreprises concernées, une restructuration hyper-rapide de l'audiovisuel public pouvant déboucher sur une fusion de plusieurs sociétés (probablement France Télévisions, Radio France et l'INA)", ont commencé les syndicats de France Télévisions. Et d'estimer qu'un "tel empressement venant d'un pouvoir exécutif qui n'a cessé depuis sept ans de souffler le chaud et le froid sur les services publics, inspire, au minimum, de la méfiance".
L'intersyndical a insisté sur le fait que "les salariés sont lassés de subir des fusions d'entreprises ou de services", évoquant "les restructurations récentes" comme "celles des rédactions nationales" ou de "la Fabrique" qui sont "des blessures mal cicatrisées", "voire de plaies ouvertes". "Ces fusions ont été rythmées par des promesses, puis des mensonges, et enfin des suppressions de postes, de services, d'activités et d'éditions d'information. Ce scénario, nous n'en voulons pas, nous n'en voulons plus !", ont-ils lancé.
Ainsi, les quatre syndicats signataires exigent "le retrait de tout projet de holding et/ou de fusion concernant les sociétés de l'audiovisuel public", "la mise en place rapide, au plus tard à l'automne 2024, d'un dispositif de financement pérenne et dynamique du service public audiovisuel, garantissant à la fois son indépendance à l'égard du pouvoir exécutif et les moyens nécessaires à la réalisation de ses nombreuses missions" et entre autres "un plan de résorption de la précarité au sein des différentes sociétés de l'audiovisuel public où des milliers de contrats CDD, cachets ou piges doivent être remplacés d'ici fin 2025 par des postes permanents à temps plein".
Si l'appel à la grève est suivi, France 2 peut craindre une perturbation de son débat annoncé en prime time. En effet, depuis plusieurs jours, la Deux a annoncé qu'elle devait organiser avec Caroline Roux dans "L'événement" un duel entre le Premier ministre Gabriel Attal et le président du Rassemblement national Jordan Bardella, à quelques semaines des élections européennes.
De son côté, les syndicats de Radio France ont également dénoncé dans un communiqué une réforme qui "remet en cause l'indépendance éditoriale et budgétaire de Radio France", "garante d'une véritable stratégie de l'audio plébiscitée par le public". Ils estiment que ce projet aboutirait à "la dilution de Radio France et de ses chaînes", "une perte d'indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques et économiques", "une réduction des moyens humains et financiers", "la disparition des accords d'entreprise et une dégradation des conditions de travail" et entre autres "un recul de la diversité dans l'information et la création radiophonique". L'intersyndicale CFDT, CGT, FO, SNJ Sud et UNSA dénonce "la dangerosité" du projet de fusion et appelle les salariés de Radio France à cesser le travail le jeudi 23 et le vendredi 24 mai.