Il s'en prend au ministre de la Culture. Hier après-midi, en marge d'une réunion des jurés de l'académie Goncourt, l'écrivain Pascal Bruckner a vivement critiqué les propos de Franck Riester concernant l'attribution du César de la meilleure réalisation à Roman Polanski pour son film "J'accuse". "J'avais dit avant même la remise de ce César que ça serait un mauvais signal envoyé à la population, aux femmes, à toutes celles qui se battent contre les agressions sexuelles et sexistes", avait déclaré le membre du gouvernement samedi dernier, au micro d'Europe 1.
Proche de Roman Polanski, Pascal Bruckner n'a pas du tout apprécié la réaction de l'homme politique, le qualifiant de "ministre de la censure", selon des propos rapportés par l'AFP. "Le ministre de la Culture doit superviser tous les métiers artistiques, mais n'a pas à donner son avis (...) Je pense qu'il veut aller dans le sens du courant, mais le courant pourrait un jour se retourner contre lui", a déclaré l'essayiste, qui par ailleurs jugé la cérémonie des César vendredi dernier "terriblement longue et ennuyeuse".
Françoise Chandernagor, également membre de l'académie Goncourt, a aussi étrillé Franck Riester et sa prise de parole sur Europe 1. "Nous espérons que quels que soient nos choix, le ministre de la Culture ne se mêlera pas de les critiquer parce que je ne sais pas quel est son degré de compétence en matière artistique", a lâché la femme de lettres. Et d'ajouter : "Je me suis dit que s'il juge du cinéma, il va peut-être vouloir juger de la littérature et à qui donner notre prix, c'est possible !".