Stéphane Bern en colère. Quelques jours après l'annonce surprise sur France Inter du départ de Nicolas Hulot du gouvernement, l'animateur de France 2 fait savoir qu'il est lui aussi prêt à claquer la porte de la mission sur le patrimoine qui lui a été confiée. En septembre 2017, Emmanuel Macron a en effet chargé Stéphane Bern d'une mission de sauvegarde des monuments et bâtiments en danger.
Dans une interview aux journaux du groupe Ebra hier, l'animateur de "Secrets d'histoire" évoque "du bon et du moins bon" dans sa mission, se disant "satisfait d'avoir réveillé l'intérêt des Français pour cette cause". Stéphane Bern se réjouit aussi de l'organisation du loto du patrimoine le 14 septembre prochain, avec notamment le lancement d'un jeu à gratter, qui devraient permettre de récolter 15 à 20 millions d'euros.
Mais l'animateur ne cache pas non plus son mécontentement. "J'entends qu'on est prêt à mobiliser 450 millions d'euros pour rénover le Grand Palais à Paris. Et pendant ce temps, on me laisse me décarcasser pour trouver 20 millions d'euros pour le patrimoine vernaculaire des petits villages", souligne-t-il. Annonçant qu'il va faire un "bilan" de l'avancement de sa mission d'ici la fin de l'année, Stéphane Bern menace : "Si tout cela n'est qu'un effet d'annonce, je partirai. Je ne veux pas être un cache-misère".
Interrogé sur BFMTV hier soir, Stéphane Bern a précisé qu'il n'était "pas un homme politique" et n'avait "rien à faire dans la sphère politique". Il a fait part de son refus d'"être associé" à une politique "en défaveur du patrimoine", faisant notamment référence à la loi Elan sur le logement, portée par Jacques Mézard. Selon lui, cette dernière pourrait permettre "de détruire des quartiers entiers, protégés, sous prétexte qu'ils sont vétustes et dégradés". "Si je vois que je ne sers à rien, que je n'étais qu'un pantin et qu'on s'est servi de moi, je reviendrai à mon travail", a-t-il de nouveau prévenu.