Un canular qu'elle ne digère pas. Hier, Nadine Morano a été piégée par Gérald Dahan, qui s'est fait passer au téléphone pour Louis Aliot, vice-président du Front National. Un canular téléphonique diffusé ce matin sur Sud Radio. L'imitateur appelle l'ex-ministre pour lui demander un retrait de l'UMP Etienne Mourrut dans le Gard, contre un soutien du candidat FN. "Monsieur Mourrut s'est maintenu parce que François Fillon lui a demandé de le faire", explique de manière très amicale l'ex-ministre.
Puis, sans se douter qu'il s'agit d'un canular, elle entame une longue discussion avec le faux Louis Aliot et confesse que Marine Le Pen "a beaucoup de talent" et "qu'il y a des tas de projets de société sur lesquels je suis d'accord avec vous." Puis elle s'enflamme : "La droite, la gauche, c'est tout de même pas pareil, ils vont nous mettre le droit de vote des étrangers, je sais pas si vous vous rendez compte (...) J'ai pas envie que ça devienne le Liban chez moi."
Depuis ce matin, le canular tourne en boucle sur les radios mais Nadine Morano n'a pas beaucoup apprécié la plaisanterie. Interrogée par France Inter vendredi, elle dénonce un "complot politique", rien que ça. "Après le feu que vient de mettre Madame Trierweiler dans cette République irréprochable, le Parti Socialiste est prêt à tous les coups bas pour arrêter l'incendie ! Vous savez très bien que Gérald Dahan n'est pas un humoriste comme les autres, c'est un militant socialiste" a-t-elle expliqué. L'imitateur a en effet été vu pendant la campagne présidentielle dans les meetings de François Hollande.
"Monsieur Dahan a usurpé une identité, manipulé une conversation, l'a coupée, tronquée et donc je ne vais pas en rester là, je vais déposer plainte contre lui. Car à deux jours des élections législatives, c'est une manipulation politique destinée à un scrutin" a poursuivi Nadine Morano. De son côté, Gérald Dahan assure que les passages coupés sont "des moments où on parle de tout et de rien." Déjà, Nadine Morano avait suscité cette semaine la polémique en accordant une interview au journal Minute, réputée très proche de l'extrême droite.