C'est une histoire qui se termine bien. Les Restos du Coeur ont annoncé hier dans un communiqué avoir trouvé un accord avec le photographe, Gaston Bergeret, sur l'exploitation de la photographie du fondateur de l'association, Coluche, comme le rapporte 20 Minutes.
Le 2 juillet dernier, le photographe auteur du cliché, avait en effet décidé de porter plainte contre le réseau caritatif pour "exploitation abusive" de son fameux portrait réalisé en 1985 et devenu l'emblème des "Restos". Gaston Bergeret réclamait notamment une compensation financière au nom de son droit d'auteur. L'association avait alors demandé à toutes ses antennes locales de retirer la célèbre photo. La moue souriante de l'humoriste, décédé en 1986, devait aussi bientôt disparaître du site internet de l'association et de celui de TF1, qui diffuse chaque année le spectacle des "Enfoirés". "Les Restos du coeur" mettaient pourtant en avant à l'époque l'existence d'un accord entre l'association, Coluche et le photographe sur l'utilisation de la dite photo. Mais il était verbal et aucune trace écrite n'en existait.
Devant la polémique naissante, Gaston Bergeret avait tout de même tenu à expliquer sa démarche, le 3 juillet. Le photographe affirmait ainsi qu'il avait bien donné son accord, oral pour utiliser le célèbre cliché sur les affiches destinées aux centres de distribution de l'association. "Cependant", arguait-il, "cette autorisation initiale a été très largement outrepassée, puisque ma photographie est totalement défigurée et de la manière la plus hideuse. Je n'ai jamais été consulté sur les modifications (...) Le dernier spectacle des Enfoirés, diffusé sur TF1 le 15 mars 2013, où la photographie que j'ai réalisée est affublée d'une moustache, sans aucun lien avec l'activité des Restos du coeur, mais pour l'intégrer dans une collection de tee-shirts édités par une société commerciale, Eleven Paris, m'a convaincu que je devais agir pour arrêter ces dérives", avait-il ainsi expliqué.
Il est vrai que Les Restos du Coeur ont exploité cette photo sur de nombreux supports (tee-shirts, tickets restaurant, DVD, CD, etc.) pour diversifier leurs revenus et aider le plus grand nombre. A cette occasion, Gaston Bergeret avait également affirmé avoir tenté dans un premier temps de trouver un arrangement "à l'amiable" avec l'association, sans succès. Il avait aussi tenu à préciser : "Je ne porte pas plainte, mon action n'est pas pénale mais uniquement civile. Elle est aussi dirigée contre les exploitants qui tirent évidemment un large profit du geste désintéressé que j'ai eu il y a vingt-sept ans."
Finalement, un accord à l'amiable entre les deux parties semble bel et bien avoir été trouvé. L'association a ainsi annoncé dans un communiqué que Gaston Bergeret "renonce à toute indemnisation pour le passé" et "ne remet pas en cause pour l'avenir son engagement initial de 1986, à savoir une utilisation gratuite de cette photographie par l'association et ses partenaires, dans le cadre des activités des Restos du Coeur."