Pourquoi Cyril Hanouna est en guerre contre "Nouvelle Star"

"Cyril Hanouna a juré la mort de 'Nouvelle Star'". Interrogé l'an dernier par puremedias.com, Benjamin Castaldi n'avait pas manié la langue de bois, assurant que l'animateur de "Touche pas à mon poste" était prêt à tout pour se payer le télé-crochet produit par FremantleMedia France. Un comble puisque, pendant ses deux premières années sur D8, c'est Hanouna lui-même qui était aux commandes de l'émission. Cette dernière était alors encensée par ses chroniqueurs dans TPMP, et les candidats sortants étaient reçus pour assurer au maximum la promo de "Nouvelle Star".

Mais ça, c'était avant. "C'est de la merde", lâche Hanouna mardi soir au sujet de l'émission, après la gifle assénée par JoeyStarr à Gilles Verdez. L'animateur, se cachant derrière une émotion et une colère dont la sincérité laisse certains sceptiques, en profite pour tirer sur l'ambulance, soulignant les audiences très décevantes de "Nouvelle Star" depuis le début des directs. Il réclame le départ de JoeyStarr sur le champ à l'antenne tandis qu'en coulisses, il exige même l'arrêt pur et simple de l'émission auprès des plus hautes instances de D8 s'il n'obtient pas gain de cause.

Mais pourquoi tant de haine ? Le désamour entre Cyril Hanouna et "Nouvelle Star" se manifeste en réalité dès la deuxième saison du télé-crochet. "La première année, il était très content de porter un format comme ça. C'est une belle marque et ça lui a permis de développer sa notoriété", rappelle un salarié de D8 à puremedias.com. "Mais rapidement, il s'est ennuyé. Il estimait que la production ne faisait pas assez bouger l'émission et qu'on ne l'écoutait pas", poursuit-il. "Entre la radio et TPMP, il était trop occupé pour participer aux répétitions et devait donc suivre la ligne directrice dictée par Fremantle. Mais ça, il ne l'acceptait pas", tempère une source proche de la production. Les jours de prime, il pouvait donc enchaîner six heures d'antenne !

En coulisses, la relation se tend avec Fremantle. "Cyril s'est mis à insulter rapidement la direction" qui lui tenait tête, explique une ancienne salariée. Face caméra, Hanouna durcit doucement le ton avec l'émission et évoque désormais ses réserves quant à la programmation musicale, notamment. La finale passée, il va plus loin, avoue dans la presse et dans son émission qu'il n'a pris aucun plaisir à présenter "Nouvelle Star" et que le télé-crochet n'est pas sa tasse de thé.

S'il fait campagne pour que Benjamin Castaldi, alors sur TF1, rejoigne D8, les choses se compliquent dès que ce dernier prend les commandes de "Nouvelle Star". Etonnamment, le jury de l'émission n'est pas invité dans TPMP. En direct, rebondissant sur une blague de Julien Courbet, Hanouna fait retirer un compte à rebours présent à l'écran pour annoncer l'émission. "Tout le monde s'en fout totalement", lance l'animateur ce soir-là en riant. "On n'a rien contre 'Nouvelle Star'", assure-t-il pourtant quelques jours plus tard pour désamorcer le bad buzz.

"Il a juré la mort de 'Nouvelle Star' et ça, il l'a écrit dans des SMS ! Son idée à lui, de toute façon, c'est de produire toute la grille de D8", témoigne aujourd'hui une source proche de l'émission, pour qui l'animateur a "besoin d'avoir des cibles", qui font alors l'objet d'insultes et de menaces. "On n'a jamais vu ça ! Depuis le début, la chaîne lui a tout passé. Personne ne lui a résisté. Un mec qui ne rend pas l'antenne, en régie, on coupe le signal ! On marche sur la tête ! Comment en sont-ils arrivés là ? D8 a créé un monstre", hallucine un cadre d'une autre chaîne.

Dans cette guerre contre "Nouvelle Star", l'épisode de la gifle prend une autre dimension. "La seule mission de Gilles Verdez était d'aller voir Laurie Cholewa et le jury, pas de créer un quelconque buzz. Personne n'aurait pu imaginer ce qui allait se passer !", assure un salarié de D8, même si certains se montrent plus circonspects, allant jusqu'à imaginer que tout a été orchestré. Ce psychodrame aura en tout cas fourni de nouvelles armes à Cyril Hanouna dans ce qui ressemble décidément à une guerre contre le format - et la société qui le produit. Déjà abîmée, "Nouvelle Star" ne s'en relèvera sans doute pas.