Il est devenu l'une des têtes de turc du "Petit Journal" de Yann Barthès. Jean-Luc Mélenchon, pas toujours aimable avec les journalistes, l'est encore moins quand une caméra de l'émission s'approche de lui. Souvent agacé et énervé. Par les "méthodes" de l'émission satirique de Canal + qui commencent visiblement à irriter son équipe de campagne. Arnauld Champremier-Trigano, son directeur de la communication, s'en plaint dans une interview à nos confrères du blog "Yes they can" de L'Express. "On est sur un type de journalisme qui pour faire un bon mot ou pour faire une blague n'hésite pas à tordre la vérité ou à tordre la réalité" lance-t-il.
Pour illustrer son propos, il détaille "Le Petit Journal" du 5 janvier dernier où l'équipe présente sur place démontre comment Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon, dans le même train pour une même manifestation, arrivent à ne jamais se saluer. "Passer une journée ensemble sans s'adresser la parole une seule fois, non ?!? Ce serait trop con qu'ils ne se saluent pas, même deux secondes !" lance Barthès, images à l'appui.
Sauf que selon Arnauld Champremier-Trigano, les deux candidats se sont salués... sur le quai de la gare avant le départ du train ! Des images qui n'auraient pas été diffusées dans l'émission. "Dès lors qu'il y a une caricature, on a beau les prendre, leur parler, leur expliquer, leur dire que ce n'est pas honnête. La vérité c'est qu'ils ne sont pas là pour faire du journalisme, ils sont là pour faire marrer, c'est du spectacle avec des hommes politiques" déplore-t-il. Même s'il reconnaît "le bon boulot" de la rédaction sur d'autres sujets, il estime qu'en raison de ces moqueries, Mélenchon apparaît souvent donc comme "un type méchant et agressif".
Candidat anti-système, Mélenchon s'élève aussi contre la puissance médiatique. Mais à trop taper sur les journalistes, il s'est mis à dos une bonne partie d'entre eux. On se souvient qu'il a déjà qualifié David Pujadas de "larbin", Laurence Ferrari de "perruche" ou Arlette Chabot de "sotte". Yann Barthès va-t-il avoir lui aussi droit à un petit surnom ? Nul doute qu'il ne tardera pas à répondre au directeur de la communication du candidat du Front de Gauche. Quand François Bayrou avait accusé "Le Petit Journal" de manipuler des images, Yann Barthès lui apportait la preuve du contraire dès le lendemain.