Ira, ira pas ? Depuis plusieurs mois, la question de la succession de Rémy Pflimlin à la tête de France Télévisions se pose. Nommé en août 2010 par la précédente majorité, le PDG du groupe audiovisuel public verra son mandat prendre fin en mai prochain. Si les noms de plusieurs candidats à sa succession circulent déjà, le mystère demeure en revanche sur les intentions de Rémy Pflimlin.
Interrogé par Le Figaro (édition abonnés), ce dernier a pour la première fois semblé faire un pas en direction d'une nouvelle candidature. Interrogé sur un éventuel deuxième mandat, l'actuel PDG a ainsi déclaré : "Cela m'intéresse, mais à ce stade je n'ai pas encore pris position". Ménageant la chèvre et le chou, il a glissé un peu plus loin : "Ce qui est sûr, c'est que pour mener à bien ses missions, France Télévisions aura besoin de stabilité managériale et stratégique".
Au cours de cet entretien, Rémy Pflimlin a aussi tenu à affirmer ses positions dans plusieurs dossiers stratégiques pour France Télévisions. Concernant la publicité, il a ainsi redit la nécessité de son retour après 20 heures sur les antennes du groupe public. "Il faut que France Télévisions puisse avoir quelques espaces publicitaires puissants, entre 20h et 21h et lors d'événements tels que les grandes compétitions sportives que nous offrons gratuitement, pour continuer à séduire les annonceurs. Car aujourd'hui, nous subissons la double peine. Comme il n'y a plus d'écrans après 20 heures, certains grands annonceurs n'achètent plus nos espaces en journée" a-t-il expliqué.
Et Rémy Pflimlin de prendre acte des dernières déclarations de la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, qui a récemment déclaré que le sujet de la publicité sur France Télévisions après 20h n'était pas tabou mais pas non plus à l'ordre du jour.
Dans son interview, Rémy Pflimlin a également soutenu l'idée récemment avancée par François Hollande d'un élargissement de la redevance aux ordinateurs, tablettes et smartphones. Il s'agit selon lui d'une nécessité pour stabiliser les ressources publiques de France Télévisions. "Cela ne rapportera pas d'argent supplémentaire. Mais si l'on n'applique pas cette réforme, le produit de la redevance finira par chuter car les usages évoluent très vite. De plus en plus de gens regardent aujourd'hui les programmes ailleurs que sur un téléviseur. Il s'agit donc avant tout de stabiliser les revenus liés à la redevance et non de les augmenter" a-t-il précisé.
Le PDG de France Télévisions a enfin confié que le budget 2015 en préparation était "le plus compliqué à boucler de l'histoire" du groupe public du fait d'une baisse de 12 millions d'euros des ressources publiques allouées et d'un contexte publicitaire "toujours maussade". Rémy Pflimlin en a aussi profiter pour annoncer que les effectifs de son groupe allaient passer pour la première fois sous la barre des 10.000 collaborateurs d'ici à la fin de l'année. Il a par ailleurs déclaré ne pas craindre le bilan que le CSA s'apprête à faire de son action à la tête de France Télévisions. "Sur chaque sujet, nous sommes au rendez-vous" a-t-il fait savoir.