Pris à tort pour Xavier Dupont de Ligonnès, Guy Joao en interview aujourd'hui sur M6

Il sort du silence. Après quelques verbatims déjà accordés à M6 puis au "Parisien / Aujourd'hui en France", Guy Joao a finalement accepté de sortir du silence, face caméra. Celui qui a été pris à tort pour Xavier Dupont de Ligonnès à l'aéroport de Glasgow, en Ecosse, au mois d'octobre dernier, a en effet accordé une interview filmée à la chaîne, comme viennent de l'annoncer nos confrères RTL. Des extraits vont être diffusés ce jour dans "Le 12.45" de Laurie Desorgher et dans "Le 19.45" de Nathalie Renoux, accompagnés de sujets revenant sur cette énorme méprise qui a fait la Une de l'actualité.

A l'origine de ce joli coup pour la chaîne : François Vignolle, responsable du pôle enquêtes police-justice au sein de la rédaction de M6. C'est lui déjà qui, en décembre dernier, avait réussi à obtenir les premiers mots de Guy Joao, près de deux mois après l'incroyable imbroglio dont il a été victime. "Ca a été un travail de longue haleine. C'était la sixième fois que je tentais ma chance, comme beaucoup d'autres journalistes. J'avais déjà pu le voir il y a quelques semaines. Nos discussions ont commencé avant les fêtes et, après réflexion, il a accepté l'interview filmée", explique François Vignolle à puremedias.com. L'entretien a ainsi eu lieu lundi, au domicile écossais du couple, et a duré 90 minutes.

"Ce qui l'a convaincu, c'est que nous fassions notre enquête sur la personne qui avait pu dénoncer Guy Joao auprès de la police en affirmant qu'il s'agissait de Xavier Dupont de Ligonnès, avec beaucoup de détails", poursuit le journaliste. Car en octobre dernier, c'est le groupe "Crime Stoppers", composé de citoyens anonymes qui échangent des informations sur des crimes non résolus, qui affirme, avec de nombreux détails, qu'un certain Guy Joao serait réellement Xavier Dupont de Ligonnès. "C'est la question qui les obsède : savoir qui a pu faire cette dénonciation calomnieuse", indique celui qui a réalisé cette interview avec Guillaume Brunero et Charlotte Dardelin.

"L'interview raconte ces 26 heures (le temps de sa garde à vue, ndlr) où tout a basculé, où il est 'passé dans la 5e dimension', selon ses termes. Il faut rappeler que c'est un paisible retraité qu'on arrête, sans lui donner le motif, en lui disant simplement 'Vous êtes un assassin'", continue François Vignolle. Guy Joao et son épouse Mhari, qui raconte elle comment elle a vécu l'arrestation de son mari et les accusations qui ont été portées contre lui, retracent ainsi 26 heures "cauchemardesques". Par ailleurs, tous deux affirment n'avoir reçu aucune excuse, ni de la part de la justice française, ni de la justice écossaise.

"Ils font un travail actuellement avec leurs avocats écossais, envisageant une réparation pour le préjudice moral subi, leur maison de Limay ayant été envahie par des journalistes", nous indique François Vignolle. Seule (maigre) consolation : à la suite de sa première intervention sur M6 le mois dernier, Guy Joao annonce au cours de son entretien à M6 que le ministère de la Justice a engagé une procédure d'indemnisation pour que le retraité de 69 ans puisse réparer la porte de son domicile des Yvelines, fracturée lors des perquisitions du 11 octobre.