
Un braqueur s’évade de prison pour traquer son ancien co-détenu, mais un tueur en série a entrepris de lui coller ses crimes sur le dos. Une policière de la brigade des fugitifs se lance à la poursuite du braqueur, devenu bien malgré lui l’ennemi public numéro 1. Quand chacun des protagonistes aura été au bout de lui-même, qui sera le chasseur, et qui sera la proie ?
Depuis quelques temps, le cinéma d'action français sort de sa léthargie : Pour elle, L'Ennemi intime, Le Convoyeur, A bout portant, etc. Bref, le fameux cinéma populaire de Delon-Bébel revient enfin sur nos écrans.
Certes, les résultats sont parfois inégaux, mais l'envie de sortir du cinema-bobo-inrockuptibles du 16e arrondissement et des comédies formatées pour TF1 est là, et bien là. Eric Valette fait partie de ces gens comme Florent Emilio Siri ou Fred Cavayé qui font bouger le cinéma français. Après le surprenant Maléfique et l'épatant Une Affaire d'Etat, Valette revient avec un film d'action, porté avec talent par Albert Dupontel.
Le gros point fort du film est d’ailleurs, sans conteste, son personnage principal. Dupontel, à la fois fort, viril et charismatique, ne souffre pas de la comparaison avec Belmondo ou Delon, il porte le film à bout de bras et se dépense sans compter. La scène où il arrive à se dépêtrer de trois prisonnier à coups de bourre-pifs, suivi d'une évasion spectaculaire, est déjà une scène d'anthologie et une des meilleurs scènes d'action du cinéma français. Les autres, ceci dit, sont aussi toutes bien réalisées et jamais ennuyeuses.
En revanche, on peut rapprocher à Valette et au scénariste d'être un peu trop gourmands : le script multiplie les sous-intrigues et les personanges secondaires, et on se retrouve avec des scènes gratuites et inutiles (comme celle de l'arrestation du proxénète avec Alice Taglioni). Comme si le réalisateur voulait absolument nous épater, alors qu'on n'a pas besoin de ça pour apprécier La Proie.