Le CSA sévit. Dans une décision publiée hier, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a décidé de mettre en garde la chaîne d'information BFMTV au sujet de la diffusion, en dehors des écrans publicitaires, de messages annonçant la sortie en salles, avec un compte à rebours, des films "Ibiza" et "Persona Non Grata" en juin et en juillet 2019. Les deux longs métrages sont sortis en salles respectivement les 3 et 7 juillet derniers.
Dans sa décision, le gendarme de l'audiovisuel rappelle qu'il est interdit aux chaînes de diffuser de la publicité pour des films qui sortent au cinéma et que la publicité clandestine est interdite à la télévision. Après examen du CSA, il a estimé que les messages relevés faisaient la promotion des films "Ibiza" et "Persona Non Grata", dont la sortie en salles était alors imminente. "Outre une affiche et des images du film, ainsi que la mention du nom des acteurs et du réalisateur, un décompte affiché à l'écran permettait aux téléspectateurs de connaître les dates de leurs sorties en salles", ont précisé les Sages.
Ils ont ajouté : "La diffusion de tels messages s'inscrivait dans une démarche ouvertement promotionnelle, constituant (...) un manquement à l'article 8 qui interdit la publicité en faveur du cinéma". Enfin, le Conseil a estimé que ces messages "à caractère publicitaire" ont été diffusés "en dehors des écrans publicitaires", "ce qui est également contraire à la réglementation". "Le CSA, qui était intervenu sur des faits similaires le 7 novembre 2018, a fermement mis en garde l'éditeur contre le renouvellement d'un tel manquement", a conclu le régulateur de l'audiovisuel. Contactée par puremedias.com, la chaîne n'a pas retourné nos appels.
Si BFMTV s'est fait taper sur les doigts par le CSA, les règles concernant la publicité à la télévision seront prochainement assouplies, comme le prévoit la future réforme de l'audiovisuel. Attendue début 2020 devant l'Assemblée nationale, celle-ci prévoit notamment de permettre aux chaînes privées de proposer de la publicité pour des films sortant en salles, une pratique jusque-là réservée aux autres médias (presse, web, radio...). Pour éviter que des spots vantant les mérites de blockbusters américains n'envahissent trop les écrans de télé français, le ministère de la Culture veut instaurer deux quotas imposant que ces pubs concernent pour 50% des oeuvres européennes et d'art et d'essai.