L'heure des négociations a sonné. Alors que le CSA s'apprête à étudier la reconduction de l'autorisation de diffusion accordée à TF1 et M6, plusieurs points des conventions qui engagent les chaînes devant les Sages pourraient être modifiés. Sur son site internet, le Conseil a en effet annoncé que rien ne s'opposait à l'étude du renouvellement de ces autorisations de diffusion, mais il souhaite que certains sujets soient discutés avec les deux chaînes.
Parmi eux, l'actualisation des engagements relatifs à la représentation de la diversité ou encore le renforcement des stipulations relatives à la dignité de la personne humaine, à la lutte contre les stéréotypes dégradants, à l'image des participants aux émissions de jeu et de divertissement. Le CSA souhaite également le renforcement des stipulations relatives à l'honnêteté, l'indépendance et le pluralisme de l'information.
Mais de leur côté, les chaînes ont également fait part de leur volonté de modifier certains points des conventions actuellement en vigueur. M6 est la moins gourmande des deux chaînes. Elle souhaite notamment une évolution de ses obligations musicales, une évolution des obligations relatives aux programmes destinés à la jeunesse ainsi qu'un aménagement de son obligation de promotion du cinéma.
De son côté, TF1 a davantage de doléances. La chaîne de Gilles Pélisson demande en effet la modification de sept points clé de sa convention, et certains sont pour le moins étonnants. En premier lieu, la Une réclame en effet la suppression de l'interdiction d'interrompre la diffusion des journaux télévisés par de la publicité ! Depuis la signature de sa première convention en 1987, après sa privatisation, la Une est la seule chaîne soumise à cette interdiction.
TF1 précise en effet à puremedias.com que le régime auquel sont soumises toutes les autres chaînes est moins contraignant. Depuis 1992, aucune chaîne ne peut ainsi interrompre ses JT (ou ses magazines d'actualité, émissions religieuses ou pour enfants) par de la pub - mais seulement s'ils durent moins de 30 minutes. Au-delà, elles sont libres d'y placer des écrans publicitaires, mais choisissent de ne pas le faire. La Une, elle, en a l'interdiction quelle que soit la durée et souhaite donc simplement que le CSA supprime ce traitement spécifique.
TF1 aimerait également pouvoir répondre à son obligation de diffuser des magazines d'information politiques sans que ceux-ci soient forcément proposés à des heures de grande écoute, et aimerait voir supprimée l'obligation de diffuser des magazines d'actualité, ainsi qu'une baisse des obligations de diffusion de programmes d'information et d'émission à destination de la jeunesse. Actuellement, la Une est obligée de proposer 800 heures d'info (hors magazines sportifs et de services) et 750 heures de programmes pour enfants.
Enfin, TF1 profite de l'occasion pour demander la renégociation de ses engagements concernant LCI et la promotion de la chaîne info. La Une, qui avait déjà essayé de contourner ces engagements il y a quelques semaines avant d'être rappelée à l'ordre, demande purement et simplement la suppression de l'interdiction de promouvoir les programmes de LCI sur son antenne. La chaîne réclame également la modification de l'engagement de ne pas proposer d'offre ou d'avantage pour l'achat d'espaces publicitaires couplés sur TF1 et LCI.