Une arrivée qui ne fait pas l'unanimité. Mardi soir, à 22h, les téléspectateurs de Public Sénat ont pu découvrir une nouvelle émission, baptisée "Cocorico", et présentée par un certain Yves Jégo, ancien député et secrétaire d'Etat sous le gouvernement Fillon entre 2008 et 2009. Un programme d'une quinzaine de minutes destiné à vanter le savoir-faire français avec visites d'entreprises et interviews de dirigeants. Le premier numéro a ainsi vu l'ancien responsable politique, à la tête depuis dix ans de la certification "Origine France Garantie", partir à la découverte de la société Iveco Bus, basée en Ardèche. Deux numéros ont été diffusés à la suite.
Mais dans un communiqué publié mardi, la société des journalistes de Public Sénat annonce, après consultation avec la rédaction, se désolidariser "du choix de la direction de la chaîne de confier une nouvelle émission à Yves Jégo". "L'annonce de cette nomination a particulièrement ému les journalistes de la rédaction, tant sur la forme (annonce faite par un simple message noyé au milieu de la lettre interne) que sur le fond", peut-on lire. L'arrivée du nouveau visage de Public Sénat avait été officialisée dans le dossier de presse de rentrée de la chaîne le mois dernier.
"Même s'il n'a plus de responsabilité politique au niveau national, le nom d'Yves Jégo reste associé à la droite et au centre, ce qui risque, évidemment, de donner une couleur politique à la chaîne par sa simple présence à l'antenne", craignent les journalistes dans le communiqué. Et de préciser : "Public Sénat vise une totale indépendance envers toutes formations ou pouvoirs politiques. La direction aurait très bien pu confier l'émission à un journaliste ou à un animateur télé".
Si la SDJ de Public Sénat ne remet pas en cause l'engagement d'Yves Jégo en faveur du made in France, elle estime "qu'en tant que personnalité politique, li ne peut avoir sa place à la présentation d'une émission sur notre chaîne".
Contactée par puremedias.com, la chaîne fait valoir de son côté que "l'émission 'Cocorico' ne contient aucun contenu partisan. Elle vise à mettre en avant les réussites du made in France".