Alain Delon ne s'en est jamais caché, il soutient Jean-Marie Le Pen. Mardi soir dans le documentaire que lui consacrait Serge Moati sur France 2 ("Adieu Le Pen"), on assiste à une scène dans le bureau du président d'honneur du Front National où cette proximité teintée d'amitié ne fait plus aucun doute.
Nous sommes le jour des élections municipales, le FN affiche d'excellents scores un peu partout en France. Les téléphones de Jean-Marie et Marine Le Pen n'arrêtent pas de sonner. Puis une personnalité un peu particulière appelle le patron. "Salut Alain, tu vas bien ? Merci je t'embrasse, salut !". "C'était Alain, Alain Delon. Il m'a dit je ne vais pas t'emmerder plus longtemps, je t'embrasse, salut !". Le documentaire de Serge Moati a réuni 1,4 million de téléspectateurs mardi soir, le record de la saison pour la case "Inrarouge".
Ce n'est pas la première fois qu'Alain Delon marque sa sympathie à l'égard du Front National. Il y a tout juste un an, de passage à Genève, l'acteur avait créé la polémique en expliquant au quotidien suisse Le Matin "approuver, pousser et comprendre parfaitement" la montée "édifiante" du Front National en France. Des déclarations qui avaient atterré son propre fils, Anthony. Ce dernier avait ainsi réagi le jour-même par SMS sur Canal+ : "C'est consternant. C'est un acteur. Il ferait mieux de tourner des films et de nous offrir une fin de vie à la Clint Eastwood plutôt que de s'improviser politologue".
Invité d'une chaîne suisse quelques jours plus tard, Alain Delon en avait remis une couche. "En deux mots, j'ai dit que c'était édifiant parce que c'est un sentiment et c'est ce que ressentent les gens. Une sorte de ras-le-bol dans tous les domaines". Avant de fustiger l'inaction de la classe politique française : "On parle, on parle, on parle, mais il ne se passe rien".
Après des propos controversés sur l'homosexualité dans "C à vous", son fils Anthony avait tenu à rappeler que son père faisait "une boulette tous les quinze ans !". Une de plus hier soir ? "Il y a quinze ans, il en a fait une grosse, c'était 'Jean-Marie Le Pen, mon pote de la guerre d'Algérie', c'était une grosse connerie !".