Jean-Luc Mélenchon part en guerre contre les empires médiatiques. Invité spécial de BFMTV pour l'émission "Face à BFM" jeudi soir, le candidat à l'élection présidentielle de 2022 a été interrogé sur tous les domaines et notamment sur son rapport compliqué avec les médias. L'occasion pour le leader de la France insoumise d'annoncer qu'en cas d'arrivée au pouvoir, il s'attaquera aux grands groupes médiatiques. "Le président de la République que je serai ne permettra pas que 9 personnes sur 10 possèdent 90% des médias", a-t-il clamé face aux éditorialistes de la chaîne en continu détenue par le groupe Altice.
Invité quelques minutes plus tard par Maxime Switek à préciser sa pensée, il a refusé de citer des noms de groupes de médias tout en insistant sur le fait que "9 grands groupes vont être démantelés". Il en a profité pour ajouter une autre règle, "qui peut-être va concerner le propriétaire de ces lieux", a-t-il précisé tout en sachant que c'était le cas. "Il ne peut pas être question qu'on possède à la fois le réseau et la chose qu'on diffuse. (...) On choisit ou l'un, ou l'autre. Il y a des domaines dans lesquels il faut définir une règle : là, il y en aura".
Cette règle concerne en effet le groupe Altice, qui se targue d'être "le premier acteur de la convergence entre télécoms et médias en France" avec d'un côté le réseau mobile et internet SFR et de l'autre des médias tels que BFMTV et RMC. "Donc, fini la liberté d'entreprise ?", s'est interrogé Maxime Switek. "Vous avez raison, ce sera le socialisme soviétique avec le goulag", a répondu ironiquement Jean-Luc Mélenchon, avant de préciser de nouveau sa pensée. "La libre entreprise dans le domaine des médias aura de nouvelles règles. Il y aura un conseil de déontologie de la presse, il y aura une interdiction de cumuler... On a fait ça partout où les nôtres sont arrivés au pouvoir. Ils ont essayé de faire en sorte qu'il y ait le plus de diversité".
Dans sa vision des médias, le leader politique a en effet placé le pluralisme des médias au-dessus de leur indépendance. "Si c'est pour avoir dix chaînes indépendantes qui racontent toutes la même chose et qui ont toutes la même ligne, c'est triste", a-t-il songé.
Pour conclure, et sans la nommer, Jean-Luc Mélenchon s'en est pris à la chaîne concurrente de BFMTV, CNews, qui bat actuellement des records d'audience avec une ligne conservatrice. "Certaines chaînes d'information en continu sont devenues d'extrême-droite. On n'avait pas ça en France, maintenant on a Fox News". "Je ne vous relancerai pas là-dessus Jean-Luc Mélenchon", a prévenu Maxime Switek. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.
Une volonté d'apaisement qui a tenu seulement quelques heures puisque ce matin, invité sur franceinfo, Marc-Olivier Fogiel, patron de BFMTV, a eu l'occasion de donner son point de vue sur CNews en clamant : "On fait de l'information, pas de la spéculation, voire du complotisme".