La nuit dernière, Lance Armstrong a avoué. Lors d'un long entretien avec Oprah Winfrey diffusé sur OWN, le champion déchu a reconnu s'être dopé durant sa carrière et ses sept victoires du Tour de France. Par un simple "Oui" à une série de questions plus proches d'un interrogatoire que d'une interview, le sportif a fait part de ses remords concernant ce "grand mensonge" et a affirmé qu'il était impossible d'avoir un tel palmarès sans se doper."Mon cocktail c'était l'EPO, les transfusions et la testostérone", a-t-il indiqué, estimant que "se doper faisait partie du boulot" des sportifs.
Un mea culpa qui obéit à une stratégie de communication mûrement réfléchie par le champion et ses conseillers dans le but de limiter les poursuites judiciaires à venir, et sauver ses contrats publicitaires. Les internautes se sont empressés de dénoncer la manoeuvre et ont ressorti une ancienne publicité que le coureur cycliste avait faite pour Nike, son sponsor historique qui a divorcé très tardivement avec la star. Cette campagne, qui date de 2001 (année où il emporte son troisième Tour de France), apparait aujourd'hui très cynique (voire ridicule) car Lance Armstrong y dénonce... le dopage !
Pendant 30 secondes, le champion se montre en train de se livrer à une prise de sang, à des entrainements musclés et glorifie, en guise de message, l'effort comme seul moyen d'atteindre le haut niveau. "C'est mon corps, et je peux en faire ce que je veux. Je peux le pousser, le régler, l'étudier, l'écouter", commente Armstrong avant d'enchaîner. "Tout le monde veut savoir ce que je prends. Ce que je prends ? 6 heures de vélo par jour où je me bouge." "Et vous, vous prenez quoi ?", conclut le champion déchu avant que la marque ne balance son fameux slogan "Just do it".
En octobre dernier, l'Union cycliste internationale (UCI) a décidé de retirer à Lance Armstrong ses sept titres de vainqueur du Tour de France. Cette sanction inédite est intervenue après la suspension à vie décrétée cet été par l'USADA (l'agence américaine antidopage), qui reproche au cycliste d'avoir mis au point "le programme de dopage le plus sophistiqué" de l'histoire du sport. Plusieurs sponsors, ont immédiatement rompu leur contrat avec le champion. Nike a attendu le dernier moment (la décision de l'UCI) pour lâcher Armstrong avec qui elle était liée depuis plus de 10 ans. L'équipementier lui versait une prime annuelle de 7,5 millions de dollars et cette publicité montre à quel point elle faisait partie intégrante (sciemment ou non) du système Armstrong. En 20 ans de carrière, le coureur aurait amassé 100 millions d'euros grâce au cyclisme, dont 20 millions de dollars sur la seule année 2010.
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