"Nous allons sortir de la crise, il n'y a pas de panique, c'est pas la guerre, c'est pas la mort !". C'est avec ces mots que Jacques Séguéla est venu défendre sur D8 son dernier livre, "Merde à la déprime" (Ed. Gawsewitch), censé rappeler tous les atouts de la France dans la crise qu'elle traverse actuellement. Mais le publicitaire a été fraîchement accueilli par Roselyne Bachelot, rompue aux méthodes des spin doctors, ces communicants qui s'arrangent souvent avec la vérité pour lisser le discours des hommes politiques.
"Il y a une chose qui m'a choquée dans votre livre, ce sont les causes décrites de la déprime française. Dans les principales, vous dites que c'est aussi parce que la France n'a plus confiance dans ses élites, qu'il y a une rupture entre les politiques français et l'opinion publique, introduit Roselyne Bachelot. Mais quand même... vous avez bâti votre carrière sur l'organisation du mensonge en politique ! Vous êtes le fondateur d'Euro RSCG, vous avez fait du mensonge en politique votre fonds de commerce !".
Jacques Séguéla sourit, tente une pirouette puis s'explique : "Toute ma vie, j'ai fait des campagnes politiques ! J'en ai fait vingt, quatre en France et seize dans le monde. Toujours au service de la démocratie, que ce soit au Chili pour chasser Pinochet ou dans les pays de l'Est pour lutter contre l'Union Soviétique. J'ai toujours été contre la communication politique, c'est complètement autre chose ! Je suis contre le lobbying politique qui consiste notamment à appeler les journalistes".
"Donc les successeurs d'Euro RSCG ont trahi l'esprit d'Euro RSCG", insiste Roselyne Bachelot, Jacques Séguéla étant l'un des co-fondateurs de la célèbre agence connue pour avoir ses entrées dans tous les gouvernements. L'ex-ministre fait référence sans le nommer à Stéphane Fouks, spin doctor de DSK ou encore plus récemment de Jérôme Cahuzac après les révélations de ses mensonges sur son compte en Suisse.
"Chacun mène sa vie comme il l'entend ! Moi j'ai ma morale et mon éthique personnelles de publicitaire. C'est pour ça que je ne touche pas à la communication politique", se justifie-t-il. Récemment, l'Etat a mis fin à son contrat avec Havas Worldwide, qui conseillait des ministres du gouvernement. Si vous avez raté cet échange puremedias.com vous propose de le voir.