

Il y a une taupe chez Renault. Pour la seconde fois, L'Express publie un document ultra-confidentiel sur la crise traversée par le constructeur : l'enregistrement secret de la réunion où un cadre supérieur apprend qu'il est accusé d'espionnage industriel. Une bande de 25 minutes, publiée telle quelle sur le site de l'hebdomadaire.
C'était le 3 janvier dernier quand Matthieu Tenenbaum est convoqué dans le bureau de Christian Husson, le directeur juridique de l'entreprise. Le début de l'entretien se veut cordial. Puis Husson va droit au but : « Pour être tout à fait direct avec toi, nous savons que tu as commis des actes graves, contraires à la déontologie chez Renault, et constitutifs d'infractions pénales ». Le salarié écoute, visiblement abasourdi, tous les faits qui lui sont reprochés. « Soit tu me la joues "Commissaire Moulin et le suspect qui nie tout", soit tu atterris dans plus de discernement. Les actes en questions: nous savons qu'il s'agit de corruption. Nous savons que ça concerne des intérêts étrangers concurrents, et probablement en bande organisée. Et donc, c'est très grave » menace le directeur juridique de l'entreprise.
Cet entretien, qui s'est retrouvé sur le site de L'Express.fr a été enregistré par la direction de Renault. Et pour cause, cette conversation est suivie en direct par d'autres responsables de l'entreprise dans un bureau à côté. Ce n'est pas la première fois que l'hebdomadaire publie un tel document. Le 29 mars dernier, le site avait mis en ligne, en partenariat avec France 2, l'enregistrement d'une réunion de crise à Renault où les hauts dirigeants tentaient de se dépêtrer de cette affaire d'espionnage. Depuis les révélations sur ces « faux espions », des têtes sont tombées chez le constructeur français. Le numéro deux Patrice Pélata a demandé à être releve de ses fonctions et trois hauts dirigeants, dont Christian Husson, ont été écartés lors du dernier conseil d'administration extraordinaire.