Une comparaison difficile à soutenir pour M6. Il y a une semaine, TF1 publiait de bons résultats au troisième trimestre 2018. De juillet à septembre, le groupe dirigé par Gilles Pélisson a généré un chiffre d'affaires de 492 millions d'euros, contre 432 millions d'euros un an auparavant. TF1 a notamment été porté par une hausse de 6,6% de ses revenus publicitaires, boostés par le succès de la Coupe du monde de football et de sa programmation de rentrée, avec "Good Doctor" notamment.
Sur les neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires de TF1 a augmenté de 6,9%, à 1,57 milliard d'euros, tandis que le résultat opérationnel courant a progressé de 6,6%, à 124,2 millions d'euros, faisant ressortir une marge stable à 7,9%. Hors coût de la Coupe du monde, le taux de marge opérationnelle courante s'élève à 12,4%, en hausse de 4,5 points par rapport à l'année précédente, a précisé le groupe dans un communiqué, qui maintient d'ailleurs son objectif d'un taux de marge opérationnelle courante à deux chiffres en 2019.
Privée de Coupe du monde, M6 a logiquement vécu un troisième trimestre plus compliqué. Le groupe de télévision dirigé par Nicolas de Tavernost affiche un chiffre d'affaires de 997 millions d'euros sur les trois premiers trimestres de l'année, en hausse de 12,5% par rapport à l'année dernière. Sur le seul troisième trimestre, M6 a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 293,8 millions d'euros, en augmentation de 13,1% sur un an. Un résultat en trompe-l'oeil permis en bonne partie grâce à l'intégration du pôle radio de RTL et de ses 34,4 millions de chiffre d'affaires dans les comptes de la chaîne.
Les revenus publicitaires des activités télé du groupe n'ont ainsi progressé que de 0,4% pour s'établir à 166 millions d'euros. Un chiffre inférieur aux attentes des investisseurs et qui souffre de la comparaison avec la croissance enregistrée par TF1. Le groupe M6 a d'ailleurs été sanctionné en bourse après la publication de ces résultats. Hier, à 17h, l'action affichait -3,16% à la Bourse de Paris. "C'était un trimestre atypique, compte tenu de la Coupe du monde", a analysé Jérôme Lefébure, membre du directoire en charge "de la finance".
"La rentrée a été porteuse en termes d'audience et de recettes publicitaires" a tenu à rassurer ce dernier. Après un été au cours duquel la Six a fait le dos rond face à la Coupe du monde, en reportant notamment le lancement de "L'amour est dans le pré" à la rentrée, la chaîne s'est redressée en septembre. Le dating agricole de Karine Le Marchand, les matchs de l'équipe de France ou encore le retour du "Meilleur Pâtissier", qui s'est systématiquement classé leader sur la cible commerciale depuis son retour, ont permis à la chaîne de retrouver des couleurs.
Le résultat opérationnel courant (Ebitda), de 32,6 millions d'euros, recule de 12,1% en raison, selon le groupe, de "l'augmentation du coût de grille pour la rentrée". Des chiffres qui ne prennent pas en compte la cession des Girondins de Bordeaux à un fonds américain, effective depuis mardi. Conjuguée à la cession de Monalbumphoto, elle devrait permettre à M6 de voir sa capacité d'investissement "quasiment restaurée" après le rachat de RTL. Les observateurs s'attendent à de nouveaux investissements l'année prochaine. Comme le rappelle "Les Echos", le groupe de Nicolas de Tavernost fait figure de potentiel repreneur dans le dossier de la vente de Gulli, la chaîne jeunesse du groupe Lagardère.