Ils étaient inconnus du grand public avant de brusquement faire l'objet de l'attention des médias. puremedias.com revient sur ces acteurs éphémères du théâtre médiatique qui ont fait irruption dans le débat public en 2014.
Dans la nuit du 25 au 26 octobre, le corps de Rémi Fraisse, un militant de 22 ans opposé à la construction du barrage de Sivens a été retrouvé à proximité du site. Quelques jours plus tard, l'autopsie a démontré que le jeune homme avait été tué par une grenade offensive lancée par les gendarmes. Créant la polémique et imposant le terme de "zadiste" dans le débat public, ce décès brutal a rapidement entraîné une série de manifestations violentes et le blocage de plusieurs lycées en France.
En décembre dernier, l'enquête administrative confiée à l'inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) a finalement conclu qu'aucune "faute professionnelle" n'avait été commise par les forces de l'ordre. Quant au projet de retenue d'eau à l'origine des affrontements, il est pour l'instant à l'arrêt.
Il a fait de la démission de François Hollande une mission quasi-divine. Le 11 novembre dernier, en marge des commémorations marquant la fin de la Première guerre mondiale, David van Hemelryck a survolé en avion le site de Notre-Dame-de-Lorette tirant une banderole "Hollande démission". Le geste de ce polytechnicien de 33 ans n'a pas tardé à créer la polémique dans un pareil moment de recueillement.
Interrogé par plusieurs médias après ce coup d'éclat, David van Hemelryck a assumé son geste et sa date, évoquant "un message citoyen" dans "C à vous" sur France 5. "J'ai risqué ma vie moi aussi pour la liberté" a-t-il fait valoir, se comparant ainsi maladroitement aux Poilus de la Première guerre mondiale.
Il était le dernier. Le 9 décembre dernier, Serge Lazarevic a été libéré après avoir passé 1.111 jours en captivité aux mains d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Après les libérations en avril des quatre journalistes retenus en Syrie (Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres), il n'y a plus officiellement aujourd'hui d'otages français détenus à travers le monde. Cette année, deux d'entre-eux sont morts en détention, Gilberto Rodrigues Leal et Hervé Gourdel.
C'est sans aucun doute l'anonyme dont le sort a suscité la plus vive émotion en France en 2014. Le 22 septembre, ce guide de haute montagne français a été enlevé alors qu'il faisait de la randonnée en Algérie. Ses ravisseurs ralliés à DAESH avaient menacé de le tuer dans les 24 heures si la France ne cessait pas immédiatement l'opération lancée contre DAESH en Irak.
Tout comme ce fut le cas pour les otages américains et britanniques James Foley, Steven Sotloff, David Haines, Alan Henning, Peter Kassig, les ravisseurs d'Hervé Gourdel ont finalement décapité leur otage, rendant publique la vidéo de son exécution.
C'est peut-être l'anonyme le plus inattendu de cette année 2014. En avril dernier, "Médiapart" a publié un article au vitriol sur Aquilino Morelle. Outre des accusations de conflit d'intérêt avec les laboratoires pharmaceutiques, le site d'information a pointé aussi du doigt le goût du luxe du conseiller de François Hollande, évoquant notamment la privatisation d'un salon à l'hôtel de Marigny pour qu'un cireur de chaussures puisse lustrer ses "30 paires de souliers de luxe".
Ce fameux cireur de chaussures n'a pas tardé à être traqué par tous les médias. Finalement interviewé par "Le Petit Journal", David Ysebaert a affirmé avoir été "piégé" par "Médiapart", confirmant cependant l'ensemble des détails donnés par le site d'Edwy Plenel sur cette affaire.
C'est l'un des noms qui a sans doute fait le plus rire les Français cette année. En mars, ces derniers ont découvert dans la presse que Nicolas Sarkozy avait utilisé pendant plusieurs mois le nom d'emprunt Paul Bismuth. C'est en fait son avocat Thierry Herzog qui a utilisé ce prête-nom pour lui ouvrir une seconde ligne téléphonique afin de pouvoir converser par téléphone à l'abri des écoutes judiciaires.
Problème : ledit Bismuth existe vraiment. Il s'agit d'une connaissance de Thierry Herzog, rencontrée sur les bancs du lycée Jacques-Decour (Paris) au début des années 1970. Face au scandale, ce dernier a fait part publiquement de son mécontentement et a affirmé sa volonté de "retrouver son anonymat".
C'est ce qu'on appelle crever l'écran. Le 6 novembre dernier, Karine Charbonnier, une chef d'entreprise d'Armentières dans le Nord a pris à témoin le président de la République au sujet des réformes concernant les entreprises dans le cadre de l'émission "En direct avec les Français" sur TF1.
Elle s'est ainsi s'attiré la sympathie de nombreux téléspectateurs et internautes. En novembre dernier, on a même appris qu'elle allait devenir chroniqueuse dans l'émission de Marc-Olivier Fogiel, "On refait le monde", diffusée chaque soir du lundi au jeudi sur RTL.
Son visage a fait le tour des médias du monde entier en 2014. David Drugeon est devenu le visage des jeunes musulmans français partis combattre dans les rangs de l'Etat islamique en Irak et en Syrie.
Les médias se sont ainsi longuement interrogés sur le parcours de ce jeune converti né en 1989 à Vannes (Morbihan) et devenu en quelques années un islamiste radical spécialisé dans le maniement des explosifs. Donné pour mort dans les bombardements américains en Syrie au début du mois de novembre, le jeune homme aurait survécu, d'après CNN et "L'Express", citant les services de renseignement américains.
Son véritable nom et son visage restent inconnus mais il a fait malgré lui la Une de l'actualité en 2014. Le 12 décembre, "Closer" a publié des photos volées de Florian Philippot avec une personne présentée comme son compagnon. Rapidement, un vif débat a agité la sphère politico-médiatique sur l'opportunité de révéler ou non de l'homosexualité présumée d'un responsable politique sans son accord.
Le 16 décembre, c'est "l'homme qui accompagne Philippot sur les photos" qui a finalement décidé de réagir via une lettre ouverte publiée sur Rue 89. Usant du pseudonyme Tyto Alba, ce dernier a dénoncé la démarche de "Closer", se disant désormais la cible de menaces de mort. "La vie personnelle stable et rangée dont je bénéficie m'est indispensable pour surmonter une épreuve aussi lourde. Il vous faudra sans doute un suicide pour que vous compreniez. Par chance pour vous, ça ne sera pas le mien" a-t-il lancé en conclusion de son texte à Laurence Pieau, la patronne de "Closer".
C'est l'un des faits divers qui a le plus fait parler les médias en 2014. Le 9 août, Michael Brown, un Afro-Américain âgé de 18 ans, non-armé au moment des faits, est abattu par Darren Wilson, policier à Ferguson (Missouri). Si les versions des faits de la police et de certains témoins ont divergé, la mort du jeune homme a en tout cas créé une très vive émotion outre-Atlantique, entraînant plusieurs nuits d'émeutes et le retour du débat sur le racisme de la police aux Etats-Unis.
Le non-lieu dont a bénéficié le policier dans cette affaire en novembre dernier n'a fait que raviver la colère à Ferguson. La ministre de la Justice française, Christiane Taubira, s'est exprimée sur Twitter sur cette affaire et sur celle de Trayvon Martin, un autre jeune Afro-Américain abattu en février 2012 en Floride. Citant Bob Marley, elle a ainsi écrit :