Romain Tichenko, gagnant de "Top Chef" en 2010 sur M6© M6 - Olivier
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Lundi soir, M6 a diffusé le dernier épisode de la première saison de Top chef, un grand concours de cuisine mettant en compétition douze jeunes espoirs des fourneaux. A 24 ans, Romain Tichenko a remporté le programme et compte désormais se perfectionner avant d'ouvrir son propre restaurant, grâce à son gain de 100..000 euros. Pour Ozap, il revient sur l'aventure mais aussi les coulisses de l'émission : sa prime de confidentialité, ce qu'il a pensé des remarques de Benjamin ou encore son avenir télévisuel. Entretien.Ozap : Comment vous sentez-vous au lendemain de l'annonce de votre victoire ?
Romain Tichenko : Je me sens soulagé et très content de pouvoir enfin la partager avec tout le monde. On peut enfin partager ce secret.
Justement, quand avait été tournée l'émission ?
La délibération était le jeudi 25 mars, je m'en souviens ! En fait, les urnes ont été dépouillées deux semaines après le tournage au Trianon. J'avais gardé un peu le secret et tous mes proches ne le savaient pas donc ça fait du bien.
Il y a eu une petite polémique autour d'une autre émission, Koh-Lanta. On reprochait à Frank Leboeuf d'avoir révélé l'issue du jeu, ce qu'il n'avait finalement pas fait. On parlait de lui retirer sa prime de confidentialité. A Top chef aussi, vous deviez respecter une telle clause ?
Il y a forcément une clause de confidentialité pour le bien de l'émission, c'est normal. Il y a une petite prime de confidentialité de 6..000 euros. Enfin, je ne sais pas si c'est petit car je ne sais pas comment ça marche pour les autres émissions mais on n'était pas payé sur le tournage. Je ne sais pas si on faisait de la télé-réalité.
Comment ça se passe d'ailleurs : vous étiez logés au même endroit ? On vous voit juste arriver le matin en cuisine...
Heureusement qu'on ne nous voit pas ! Je n'aurais pas fait cette émission si on avait une caméra dans la douche ou la chambre d'hôtel. Ce n'est pas La Ferme Célébrités ou Loft Story. On est cuisiniers et on nous a demandé de venir pour un concours de cuisine. On logeait dans un hôtel à côté du studio pour des questions techniques et de timing, pour que tout le monde soit là au même endroit, à la même heure. On tournait quelques scènes de vie à l'hôtel mais il n'y avait rien d'énorme.
Vous auriez refusé s'il y avait une quelconque part de vie personnelle à montrer ?
Oui, une part de télé-réalité. Au casting, ils nous ont bien expliqué que ce n'était pas une télé-réalité. C'est vrai que j'ai eu des doutes à un moment en lisant un peu tout ce qui se passait. J'ai rappelé notre directrice de casting et elle m'a assuré de ne pas m'inquiéter et qu'il s'agissait bien d'un concours de cuisine.
Quels étaient vos doutes ?
Je crois qu'à l'étranger, à la huitième saison, tous les candidats sont dans une maison où ils sont filmés ensemble. Je n'avais pas envie de faire ça.
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Qu'est-ce qui a été le plus dur dans le programme, le rythme de la compétition ?Oui, le rythme. C'est vrai que c'étaient de grosses, grosses journées. Et il faut être à 200% tout le temps parce qu'on saute à la moindre erreur. Et comme j'ai dû passer des épreuves de rattrapage, j'ai fait plus de plats que les autres donc on peut tourner en rond au bout d'un moment. La fatigue rentre aussi en compte avec, parfois, le manque de lucidité, des oublis... C'est comme dans un restaurant, il faut toujours rester concentré.
Sur la finale et l'organisation du repas pour 105 personnes, on a le sentiment que vous avez été choisi par les faux clients plus que par les jurés qui semblaient avoir préféré le menu de Pierre.
Oui, tout à fait. Je le savais très bien. Je n'ai pas fait le menu pour séduire les jurés. Je savais ce qu'ils attendaient mais ils comptaient pour trois fois rien dans le résultat. J'ai donc fait un menu pour séduire les cent téléspectateurs.
C'était donc une vraie tactique.
Ce n'était pas une tactique. J'ai séduit les jurés pendant un mois et j'ai cherché à plaire aux cent téléspectateurs qui seront peut-être des futurs clients. C'est eux qu'il faut séduire et emmener avec nous.
Ça vous a conforté dans vos choix futurs pour votre restaurant.
Oui, je m'aperçois qu'ils ont adhéré à ma cuisine et à des choses plus simples que celles de Pierre.
Après avoir vécu l'émission, qu'avez-vous appris en voyant le programme à la télévision ?
J'ai découvert qu'il y avait des candidats plus compétiteurs que d'autres. J'ai aussi appris sur leur comportement, leurs paroles aussi. On découvre aussi toutes les interviews des uns et des autres. C'est vrai qu'on est parfois déçu de certaines personnes mais c'est comme ça, c'est le jeu. Ce qui est bien, c'est que les deux derniers finalistes sont ceux qui sont restés le plus droit et qui n'ont pas critiqué les autres pour se mettre sur un piédestal. Je ne sais pas quel a été le ressenti mais je pense qu'on a été les plus droits.
Qu'est-ce qui vous a le plus touché en regardant l'émission ?
Ca ne m'a pas touché parce que je connaissais le résultat donc je savais où j'étais. A vrai dire, je m'en fous. Chacun fait sa vie et chacun fait ce qu'il veut. Ce qui m'a le plus touché, c'est de voir Pierre dans son restaurant, ça m'a ému. Pour les paroles, Benjamin m'a appelé pour s'excuser, et voilà.
C'est ce que j'allais vous dire... Même lors de la finale, on ne peut pas dire que Benjamin vous a beaucoup soutenu en cuisine.
A chaque fois c'est pareil, il se met tout seul dans son coin. Il n'a pas trop un esprit d'équipe. Il est comme ça et il est chef à domicile, donc il travaille tout seul. C'est dommage pour l'image de sa boîte... Après, il fait ce qu'il veut et il communique comme il veut. Moi, je m'en fous, c'est pour lui...
Il ne fait pas partie des gens que vous allez revoir. Quels sont ceux avec qui vous allez garder contact ?
Pierre, Greg... J'ai eu Alexandre au téléphone mais il est très occupé parce qu'il monte son restaurant en Belgique. J'ai aussi revu Renaud, Anaïs. On s'envoie des mails, des SMS... J'ai aussi revu Benjamin... Bref, des vrais gens qui n'ont pas menti et qui ont fait leur job, sans dire du mal des autres.
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Concernant votre gain de 100..000 euros. L'émission le présente comme une somme devant servir un projet autour de la cuisine. Mais, au final, êtes-vous obligé de l'utiliser comme ça ?Non, on en fait ce qu'on veut. Je vais les mettre de côté pour ouvrir mon restaurant. Je ne vais pas le faire maintenant, j'ai 24 ans et encore pas mal de choses à faire. J'ai encore des choses à apprendre donc je ne vais pas me lancer maintenant. Je vais en utiliser une partie pour aller au Japon cet été. J'y suis déjà allé pour le travail et là, je vais y retourner pour découvrir les marchés, des techniques, les chefs japonais etc.
Et vous espérez ouvrir votre restaurant quand ? D'ici vos 30 ans ?
On va dire d'ici deux ans, quand je me sentirai prêt. Dans la tête des gens, un restaurant se monte comme ça mais, pour un bon restaurant qui fonctionne, il y a beaucoup de temps de travail et d'études. Il marchera peut-être un peu moins si je le fais dans deux ans mais je serai content du projet.
On vous a fait des propositions depuis le début de l'émission ?
Il y a pas mal de propositions via Facebook : des gens qui demandent d'organiser des dîners chez eux mais aussi des investisseurs qui cherchent un chef pour ouvrir un restaurant. Il y a beaucoup de choses qui se passent, du bon et du moins bon. Je prends le temps parce qu'on peut se faire manger très vite. Je préfère que tout ça redescende et avoir la tête sur les épaules pour démarrer.
Comme Grégory Cuilleron qui a été révélé dans Un diner presque parfait avant de devenir un des visages de la cuisine sur M6, la chaîne vous-a-telle fait des propositions pour faire de l'antenne ?
Non, M6 ne m'a rien proposé et je pense qu'ils ne vont rien me proposer car je n'ai pas de talent de présentateur. Et je ne sais pas si ça m'intéresserait vraiment. On est cuisiniers, pas présentateurs télé.
On voit pourtant de grands cuisiniers faire des émissions...
Oui, ils en font de temps en temps mais pas à plein temps. Après, chacun fait ce qu'il veut. Si je fais une émission de télé, ce ne sera pas pour vendre de l'huile d'olive ou des boîtes de thon. Il y a de tout et n'importe quoi, et surtout du n'importe quoi !
On ne vous verra donc pas non plus dans une pub pour vendre du thon !
Voilà ! Si M6 me propose une émission de cuisine qui me plait et que j'estime être bien alors, pourquoi pas! Mais si c'est un truc qui ne me plait pas, je ne vais pas le faire.