Roselyne Bachelot avait repris sa liberté de parole politique après sa sortie du gouvernement Sarkozy, elle vient de retrouver sa liberté de parole médiatique. La future ex-chroniqueuse du "Grand 8" n'a pas fait de langue de bois, ce matin sur RMC, à propos de la crise traversée par son groupe et le plan de restructuration en cours à iTELE, chaîne voisine de D8.
"Avant-hier, on a vécu, dans le pôle gratuit de Canal+, un plan massif de licenciements, avec 50 personnes sur les 200 que compte iTELE qui ont été virées, enfin, dont les contrats n'ont pas été renouvelés. C'était d'une violence inouïe", a-t-elle expliqué. Elle rappelle qu'en politique, cela peut être aussi dur, mais "il y a des portes de secours" pour les ministres remerciés. "Je suis avec des gens dans les couloirs qui se demandent comment ils vont payer leur loyer", a-t-elle poursuivi.
Serge Nedjar, nouveau patron de la chaîne, a en effet décidé de ne pas renouveler les CDDU (contrats précaires d'une courte durée) à la fin de la saison. Cela concerne une cinquantaine de postes à iTELE de journalistes, assistants ou présentateurs. Mercredi matin, devant les sénateurs, l'état-major de Canal+ a refusé de parler de plan social, assurant même que c'était une demande... de l'inspection du travail ! "Il y a un avenir pour iTELE au sein du groupe Canal+, a affirmé Jean-Christophe Thiery, président du directoire. Sur les CDDU, on se plie aux demandes de l'inspection du travail".
L'inspection du travail a bien fait une descente chez iTELE il y a quelques jours pour demander à la direction de régulariser l'essentiel de ces contrats en les transformant... en CDI, car certains ont été renouvelés plus de deux fois. Vincent Bolloré a martelé qu'il y a eu "zéro plan social (...) nous avons juste changé les dirigeants, dans des conditions extrêmement confortables". Elles le seront un peu moins pour les salariés d'iTELE. Sur la stratégie du milliardaire breton enfin, très contestée en interne, Roselyne Bachelot n'a pas voulu "porter de jugement de valeur". "Je n'ai pas les éléments pour juger d'une stratégie industrielle, mais je regarde la pâte humaine qu'il y a là et des gens qui sont vraiment dans les difficultés", a-t-elle conclu sur le sujet.