BFMTV et Emmanuel Macron, une idylle partie pour durer ? Cette saison, le président de la République a accepté d'accorder deux entretiens exclusifs à la chaîne d'information en continu. Une grande interview de près de trois heures menée par Jean-Jacques Bourdin en partenariat avec Edwy Plenel de "Mediapart" le 15 avril dernier et, quelques semaines plus tard, un tête-à-tête exclusif avec une autre journaliste vedette du canal 15, Ruth Elkrief. La journaliste a interrogé Emmanuel Macron à la fin du mois de mai lors d'un déplacement en Russie.
Ruth Elkrief fait ce mardi dans "Le Parisien" le bilan de sa saison. Celle qui présente chaque jour "19h Ruth Elkrief" revient au détour d'une question sur son interview du président de la République en Russie, qualifiée de "meilleur coup" de la saison par le journaliste qui l'interroge. "Depuis son élection, on avait régulièrement proposé des idées d'entretien à l'Elysée, notamment lors des voyages à l'étranger", explique Ruth Elkrief, qui confie avoir obtenu le feu vert du château pour cet entretien en Russie moins d'une semaine avant. "Je pense que le président voulait défendre sa politique étrangère", avance-t-elle.
Mais lorsqu'on lui fait remarquer que la présence d'Emmanuel Macron sur BFMTV s'est fait au détriment du service public, sur lequel le président de la République n'est plus apparu depuis décembre 2017 et son entretien avec Laurent Delahousse, la journaliste star de BFMTV répond que seul l'Elysée est en mesure de justifier ce choix. Ce qui ne l'empêche pas de livrer cette hypothèse : "Je pense aussi qu'une génération BFMTV est aux manettes de l'Etat".
Une assertion d'autant plus étonnante que les relations entre Emmanuel Macron et la chaîne du groupe NextRadioTV n'ont pas toujours été au beau fixe. Dans une enquête de "L'Obs" parue fin 2017, consacrée au rapport entre le président de la République et les médias, on pouvait lire : "Macron se méfie de BFMTV et de sa puissance médiatique". Sous couvert d'anonymat, une journaliste de la chaîne info témoignait même : 'Il nous déteste. Quand il se réfère à ce journalisme médiocre qui tire le débat vers le bas, il pense à nous". Le fameux "et en même temps" ?