Le gendarme sanctionné. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a été condamné par le Conseil d'Etat à verser 1,1 million d'euros à C8. La plus haute juridiction administrative a ainsi suivi les récentes observations du rapporteur public dans ce dossier.
L'affaire remonte à novembre 2016 et à une caméra cachée diffusée dans le prime "La Grande Rassrah", et dont avait été victime Matthieu Delormeau. Cyril Hanouna avait alors fait croire à son chroniqueur qu'il venait d'assister à un homicide, avant que la victime présumée ne se relève et que l'animateur ne lui annonce le lendemain seulement qu'il s'agissait d'un canular.
Suite à cette affaire, à la mi-juin 2017, le CSA avait estimé que C8 avait gravement méconnu son "obligation de faire preuve de retenue dans la diffusion d'images susceptibles d'humilier les personnes" et avait interdit "TPMP" de pub pendant une semaine sur ce fondement. C8 avait déposé un recours non-suspensif devant le Conseil d'état pour faire annuler cette décision, tout comme elle avait également contesté les décisions prises par les Sages suite à une séquence litigieuse avec Capucine Anav (deux semaines sans pub) et au canular homophobe qui avait valu à C8, pour ce seul dernier point, de devoir s'acquitter d'une amende de trois millions d'euros.
En juin dernier, si le Conseil d'Etat avait validé les décisions du CSA relatives à la séquence avec Capucine Anav et au canular homophobe, l'institution avait en revanche annulé la sanction infligée suite à la caméra cachée. La plus haute juridiction française avait estimé dans son communiqué "qu'eu égard au comportement du chroniqueur tout au long de la séquence, ce dernier n'avait pas été montré sous un jour dégradant, humiliant ou attentatoire à sa dignité". C8 avait réclamé 4 millions d'euros au titre du manque à gagner publicitaire. Une estimation revue à la baisse par la rapporteur du Conseil d'Etat, qui a finalement chiffré le préjudice pour la chaîne du groupe Canal+ à 1,1 million d'euros.
Interrogé ce matin sur cette affaire dans "Culture Médias" sur Europe 1, soit avant la décision du Conseil d'Etat, Roch-Olivier Maistre, l'actuel président du CSA et successeur d'Olivier Schrameck, à la tête du régulateur au moment de ces sanctions contre C8, a répondu : "On est dans un état de droit (...) on paiera". Pour rappel, le budget du CSA était estimé à près de 37 millions d'euros en 2018.
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