
Il a revendiqué appartenir "à l'ancien monde". Ce jeudi 13 mars 2025, Dominique Besnehard ex-agent de stars reconnu dans le monde du cinéma et producteur, était entendu devant la commission d'enquête sur les violences commises dans le cinéma à l'Assemblée nationale. Lors de cette audition mouvementée, il a notamment mis en cause le comportement d'actrices qui ont accusé Harvey Weinstein ou Gérard Depardieu de viols.
Interrogé sur le comportement de Gérard Depardieu, avec qui il a travaillé par le passé, et en faveur duquel il a signé une pétition de soutien, "par fidélité" pour sa fille, Julie, Dominique Besnehard a assumé son soutien envers l'acteur, un homme qu'il a vu "se transformer", et "vriller après la mort de son fils", Guillaume, en 2008. L'ancien agent d'acteurs dit ne plus avoir de contact avec lui, mais rappelle la "présomption d'innocence" dans un dossier où Gérard Depardieu est mis en examen. Plus que soutenir l'accusé, Dominique Besnehard a jugé le comportement de la plaignante, l'actrice Charlotte Arnould. "Généralement, les cours de théâtre, on les fait dans un cours de théâtre, on ne va pas à domicile chez un acteur", a-t-il déclaré.
Il a également mis en cause le comportement des plaignantes dans l'affaire Weinstein, producteur roi d'Hollywood jusqu'à sa chute retentissante en 2017, lorsque des dizaines de femmes l'ont accusé de harcèlement, d'agression sexuelle ou de viol, déclenchant l'onde de choc planétaire #MeToo. "Quand j'étais agent, j'ai vu des actrices un peu dépasser les bornes. On ne va pas dans un hôtel avec un metteur en scène. Excusez-moi, Weinstein qui allait à Cannes, certaines actrices allaient dans sa chambre pour peut-être faire une carrière américaine. Je l'ai vu ça ! J'ai même des actrices dont je m'occupais qui y sont allées !", a-t-il affirmé, évoquant au passage le courage d'autres actrices qui, selon lui, refusaient ce genre de propositions : "Je suis peut-être la personne qui connaît le mieux les actrices", a-t-il poursuivi en citant les stars "Nathalie Baye, Isabelle Adjani...". "Je ne crois pas qu'Isabelle Huppert, jeune comédienne, monte dans un hôtel avec un producteur qui a une mauvaise réputation, je suis désolé", a-t-il encore ajouté.

Lors de son audition, il a cependant salué "le mouvement #MeToo", affirmant : "C'est important car maintenant on ne peut plus dire qu'on ne sait pas". Il a notamment tenu à souligner le courage de l'actrice Noémie Kocher, qui avait accusé, bien avant la vague #MeToo, le cinéaste Jean-Claude Brisseau de harcèlement sexuel. Ce dernier, décédé en 2019, a été condamné en 2005.
Une fois ses premiers mots prononcés, Dominique Besnehard n'a pas apprécié être poussé dans ses retranchements par la députée écologiste Sandrine Rousseau, présidente de la commission d'enquête. "Si c'est mon procès, je me taille ! Vous arrêtez de faire la morale à tout le monde, ça commence à bien faire !", lui a-t-il lancé, avant de finalement rester plus d'une heure et d'écouter la réponse de l'élue. "Loin d'être de la morale comme vous l'avez qualifiée, la question est de savoir comment on fait respecter le droit et le corps des personnes. Plein de gens ont quitté le cinéma à cause de ça, le cinéma a perdu des talents (...) car il y a eu une forme de complaisance", a-t-elle souligné. "Vous qui dites tout le temps que vous êtes de l'ancien temps, je conclurai en vous disant : 'Soyez de ce temps là, M. Besnehard, parce que nous avons aussi besoin de vous'", a conclu la députée. Puremédias vous propose de voir un extrait de ce passage.
Depuis ses débuts en novembre dernier, cette commission d'enquête relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité, a auditionné des dizaines de responsables de la culture et du cinéma. Elle doit rendre son rapport dans un mois.