L'exercice d'autocritique. Ce vendredi, "Le Figaro Magazine" s'est entretenu avec la journaliste d'Europe 1, Sonia Mabrouk, au sujet des enfants qui sont nés ou qui ont vécu en Syrie, sur le territoire de l'Etat islamique. Après son premier essai "Le monde ne tourne pas rond, ma petite-fille" (Flammarion), l'intervieweuse de CNews prépare un roman, qui devrait sortir au printemps et qui aborde cette thématique.
Au cours de cette interview, l'ancien visage de Public Sénat revient sur la parole des journalistes "malheureusement trop souvent standardisée", autour de sujets comme l'Islam, le Maghreb ou Daesh. "Nous avons le réflexe de nous engager dans tel ou tel combat, mais notre rôle est plus profond, il nous rend responsables des sujets que nous avons choisi d'aborder", déclare Sonia Mabrouk.
La journaliste souligne que le métier de journaliste est de "décrire ce que l'on voit, ce que l'on découvre", "mais il faut aussi être les porte-voix de ceux que l'on n'entend pas, ceux qui n'ont ni micro ni tribune". Selon Sonia Mabrouk, "le prisme médiatique est souvent réducteur" et c'est "ce qui explique la défiance importante de l'opinion publique vis-à-vis des médias".
Concernant son ouvrage "Le monde ne tourne pas rond, ma petite-fille", elle explique avoir voulu faire de sa grand-mère "la figure centrale" du livre, car "elle ne donne pas de leçons, elle expose ce qu'elle voit". "C'est cette simplicité d'évocation et de propos qui a rencontré un très fort écho. Les lecteurs sont las qu'on leur fasse la leçon", lance l'intervieweuse politique, avant de conclure sur la profession de journaliste : "Nous ne sommes pas des clercs : quelle est notre légitimité pour leur prêcher le bien et le mal ?"