L'étude, intitulée "European Marketers Survey 2025", révèle un chiffre particulièrement encourageant pour les acteurs de la télévision délinéarisée : 90% des professionnels du marketing en Europe prévoient d'augmenter leurs investissements en AVOD (vidéo à la demande financée par la publicité) et FAST (chaînes gratuites financées par la publicité) pour 2025, malgré un contexte économique tendu.
En France, ce sont même 98% des marketeurs qui comptent maintenir ou augmenter leur présence sur ces canaux, alors que les groupes audiovisuels historiques musclent leurs plateformes en ligne (M6+, TF1+...) et que les offres d'abonnement "avec pub" des acteurs de la SVOD (Netflix, Disney+, Amazon Prime Vidéo...) attirent de plus en plus d'utilisateurs.
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À l'échelle Européenne, "cette augmentation des dépenses en AVOD/FAST signifie que les spécialistes du marketing vont réorienter leurs budgets et détourner des investissements des réseaux sociaux (29%), de la vidéo en ligne (22%) et de la télévision linéaire (18%)", expliquent les auteurs de l'étude.
En ce qui concerne le marché français, "les agences et les annonceurs [...] devraient répartir la baisse des budgets de manière égale entre les médias sociaux, la vidéo en ligne et la télévision linéaire". Plus exactement, 23% des annonceurs français comptent ainsi réorienter une partie de leurs investissements des réseaux sociaux vers le streaming, 21% ceux de la vidéo en ligne et 28% ceux de la télévision linéaire. Seuls 4% des annonceurs prévoient de débloquer de nouveaux budgets pour les nouvelles plateformes.
La France se distingue également par la vigueur du "retail média", considéré comme une priorité par 39% des répondants de l'étude, soit le taux le plus élevé parmi les pays étudiés. Cette position s'explique notamment par les avancées importantes réalisées dans ce domaine ces dernières années, qui se traduisent entre autres par des alliances entre les acteurs de la télévision et des distributeurs et e-commerçants (comme M6 avec Leboncoin et Veepee récemment ou TF1 avec SirData et la régie de Carrefour Unlimitail, par exemple).
Néanmoins, malgré leur enthousiasme pour les nouvelles plateformes de diffusion des contenus audiovisuels, les annonceurs européens pointent aussi du doigt la complexification du marché de la vidéo. La multiplication des plateformes et des outils d'achat reste en effet un frein majeur au développement du secteur. Une problématique que l'automatisation et la standardisation des processus d'achat et de mesure devraient progressivement résoudre.
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